et vénéré même par les Juifs, à cause de sa grande sainteté. Ananus, grand-prêtre, voulant arrêter les progrès du Christianisme, le fit monter sur la terrasse du temple, pour qu’il pût être interrogé devant la multitude au sujet de Jésus-Christ. Dès qu’il y fut arrivé, les pharisiens lui crièrent : « Homme juste, que nous devons tous croire, puisque le peuple s’égare en suivant Jésus crucifié, dites-nous ce que nous devons en penser. » Jacques répondit à haute voix : « Jésus, le Fils de l’Homme, dont vous parlez, est maintenant assis à la droite de la majesté souveraine comme le Fils de Dieu, et il doit venir sur les nuées pour juger tout l’univers. » La rage des pharisiens ne put supporter un pareil témoignage. Mais la justice de Dieu ne tarde pas à les atteindre. Les malédictions du psaume 108 vont se faire sentir et la prédiction de Jésus-Christ, renouvelée par saint Pierre et saint Paul, s’accomplira à la lettre. Il faut faire d’autant plus d’attention à cet événement, que, plus tard, les Romains, qui servent ici à la vengeance de Dieu sur les Juifs, devenus à leur tour les persécuteurs des Chrétiens, seront livrés à d’autres peuples tenus en réserve pour les vengeances divines.
Dès l’an 40 de Jésus-Christ, des signes non équivoques de la colère du Ciel sur les Juifs se manifestèrent à Ptolémaïs, à Alexandrie, à Babylone. Caligula voulut placer la statue de Jupiter dans le temple de Jérusalem ; et dans toutes les synagogues, les païens introduisirent leurs idoles. Vingt mille personnes périrent au milieu d’une révolte qui eut lieu à cette occasion à Jérusalem. Des imposteurs se dirent le Messie et entraînèrent le peuple, que les gouverneurs romains poursuivirent et massacrèrent. Voici un fait étrange et qui mérite d’être rapporté : Quatre ans avant le commencement de la guerre, un nommé Jésus, fils d’Ananus, vint à la fête des tabernacles et cria dans le temple : « Voix de l’Orient, voix de l’Occident, voix des quatre vents, voix contre Jérusalem et contre le temple, voix contre tout ce peuple ! » Battu de verges, il n’en continua pas moins à crier, et il disait souvent : « Ah ! ah ! Jérusalem ! » Pendant sept ans et cinq mois, il fit entendre ses lamentations