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rité. Ces vertus, dont nous venons de montrer l’union, se rapportent à Dieu ; les autres concourent avec elles à rendre l’homme meilleur. La profession de la foi est incompatible avec le péché, la possession de la charité avec la haine. L’arbre se fait connaître à ses fruits, le Chrétien à ses œuvres. On est Chrétien, non par cette profession extérieure du moment, mais par l’efficacité de la foi qui fait persévérer jusqu’à la fin.

Il vaut mieux se taire et être Chrétien en effet, que parler et ne l’être pas. Il est bon d’enseigner, mais il faut pratiquer ce que l’on enseigne. Nous n’avons qu’un seul maître ; il a dit, et tout a été fait ; mais ce qu’il a fait lui-même dans le silence est surtout digne de son père. Celui qui a compris la parole de Jésus-Christ peut aussi comprendre son silence ; c’est être arrivé à la perfection que de savoir agir selon ses paroles et manifester sa foi par son silence même.

Rien n’est caché au Seigneur, le secret de nos cœurs est dans sa main ; faisons tout avec cette pensée, qu’il habite en nous, et nous deviendrons des temples dont il sera la Divinité, comme il l’est en effet ; et c’est ainsi qu’il doit un jour apparaître à nos yeux. Que de raisons de ne lui présenter que des cœurs brûlants de son amour !

Ne vous y trompez pas, le corrupteur ne peut être l’héritier du royaume de Dieu. La mort est le partage de celui qui souille le corps ; peut-elle épargner l’homme qui corrompt la foi par le mélange impur d’une fausse doctrine, la foi qui nous vient de la croix de Jésus-Christ ?

Un feu qui ne s’éteindra jamais attend l’homme souillé de ce crime et celui qui l’écoute.

Le Seigneur Jésus a reçu l’onction sainte sur sa tête, et pourquoi ? N’est-ce pas pour répandre sur son Église un souffle d’incorruptibilité ? Ne respirez point l’odeur fétide qu’exhale la doctrine du prince de ce monde ; cette exhalaison de mort vous entraînerait en esclaves loin de la vie que vous aviez toujours en perspective.

Pourquoi n’avons-nous pas tous cette salutaire prudence, puisque nous possédons tous la connaissance de Dieu, qui est