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tholiques, grecs et latins, des six premiers siècles, dont les écrits contiennent, soit des explications des livres saints, soit des instructions dogmatiques et morales, soit la défense générale de la religion contre les païens, soit la réfutation particulière des nouveautés hérétiques. Les écrivains qui sont venus après sont nommés simplement auteurs ecclésiastiques.

Les premiers sont appelés les Pères de l’Église, parce qu’ils forment cette chaîne de tradition, qui remonte aux apôtres, cette vénérable antiquité chrétienne où l’Église a toujours puisé et puisera toujours les preuves de l’invariabilité et de la perpétuité de sa foi ; et c’est encore là une vérité qu’il est important de prouver à ce siècle qui a cru trop légèrement que des nouveautés pouvaient s’introduire dans l’Église. Rien n’est nouveau dans son enseignement. Toutes les vérités catholiques ont été reconnues, professées et défendues de la même manière. Vertus, science, éloquence, autorité de l’enseignement, tout ce qui commande l’estime et le respect des hommes, se trouve réuni dans les Pères.

Quel ensemble admirable de héros chrétiens nous offre la liste des Pères de l’Église pendant six cents ans ! Quelle suite presque non interrompue de saints papes, de saints évêques, de saints prêtres, de confesseurs, de martyrs, d’hommes évangéliques, qui ont étendu la foi par la sainteté de leur vie et la sublimité de leurs exemples, autant que par la puissance de leurs paroles ! Il y a, sans doute, quelques exceptions à faire à cet égard ; mais elles sont en si petit nombre, que l’usage général est de dire les saints Pères ou les Pères de l’Église. On sait que l’orgueil du savoir et d’une grande renommée égara Origène et Tertullien. Ils tombèrent dans des erreurs capitales ; mais, en même temps que l’Église a condamné leurs erreurs, elle a conservé avec honneur les écrits immortels qu’ils avaient composés dans le sein de l’unité catholique ; organes reconnus de la vérité, Origène et Tertullien sont cités avec autorité dans toutes les chaires chrétiennes, comme saint Chrysostôme et saint Augustin.