Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la même chaire. C’est toujours, comme dit le concile œcuménique de Calcédoine, c’est toujours Pierre qui a parlé et qui parle par ses successeurs. On nous fait un devoir rigoureux de nous tenir inviolablement attachés à l’Église romaine, mère et maîtresse des Églises, centre de l’unité de foi qui règne entre elles toutes ; c’est aussi ce que prêchent tous les Pères sans exception. On nous dit que tous nos actes de foi doivent avoir pour fondement, non pas notre sens particulier, mais l’article du symbole, je crois en l’église catholique ; c’est aussi ce que dit toute l’antiquité.

Il est donc démontré, par la seule comparaison de la doctrine que nous lisons écrite dans les Pères et de celle que nous entendons prêcher dans nos paroisses, c’est-à-dire par le seul témoignage de nos yeux et de nos oreilles, que tout ce qu’enseigne aujourd’hui l’Église catholique, elle l’a toujours enseigné depuis les apôtres ; il est donc démontré que, durant les dix-huit siècles qui se sont écoulés depuis la naissance du Christianisme, elle n’a pas un seul jour varié dans sa foi, et que le temps, qui change tout, n’y a jamais rien changé, ni par addition, ni par diminution.

Invariabilité, perpétuité de la foi catholique ! Est-ce un fait humain ? Quand tout ce qui sort de la main de l’homme est mortel comme l’homme lui-même, ce qui ne meurt pas vient-il des hommes ? On entend tous les jours des personnes qui disent : Si nous avions été témoins des miracles de Jésus-Christ ou de ceux des apôtres ! Eh bien, si vous en aviez été témoins, vous auriez une foi inébranlable, n’est-ce pas ? Mais si vous n’avez pas vu les anciens miracles, n’avez-vous pas devant les yeux un miracle toujours subsistant : l’invariabilité, la perpétuité de la foi catholique ? Et ce miracle perpétuel ne prouve-t-il pas la vérité de ceux que vous n’avez pas vus ? Les premiers Chrétiens n’ont pas vu ce que nous voyons, la durée perpétuelle de l’Église ; mais sur la foi de ce qu’ils voyaient, ils ont cru fermement ce qu’ils ne devaient pas voir. Et vous, témoins de l’accomplissement des promesses faites à l’Église, comment, sur la foi d’une merveille si grande, si visible de