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Seigneur ; car le Christ, en sa qualité de fils de Dieu, est le Prêtre par excellence, le Roi éternel. Ne croyez pas qu’il nous ait été recommandé, par Isaïe et par les autres prophètes, de nous préparer à son second avénement par des sacrifices de sang et des libations ; il faut maintenant des sacrifices, non plus figuratifs, mais véritables et spirituels, la louange et l’action de grâces. Notre croyance en Jésus n’est donc pas une erreur ; ceux qui nous ont appris à croire en lui ne nous ont pas trompés. Ô Providence admirable ! vous vous flattiez vainement d’aimer Dieu, d’être sages ; les hommes vraiment sages, vraiment religieux, vous ne les trouvez plus que parmi ceux qui sont fidèles à la vocation du testament nouveau et éternel, je veux dire à la voix du Christ ; et voilà précisément ce que disait Isaïe dans un transport d’admiration : « Et les rois devant lui garderont le silence ; car ceux à qui il n’a point été annoncé, verront ; ceux qui n’en ont point entendu parler, comprendront. Seigneur, qui a cru à votre parole ? À qui le bras de Dieu s’est-il révélé ? » Je résume toutes ces preuves, ô Tryphon, le plus succinctement possible, pour l’instruction de ceux qui sont venus aujourd’hui avec vous.

— Je vous en remercie, me dit-il, et bien que vous soyez revenu sur les mêmes choses à plusieurs reprises, je dois vous dire que nous vous entendons avec un extrême plaisir.

CXIX. — Vous pensez bien, mes amis, répondis-je, que nous n’aurions jamais pu nous-mêmes comprendre les Écritures, sans la volonté de celui dont la grâce nous a donné l’intelligence ; et il nous l’a donnée pour accomplir ce qui fut dit autrefois à Moïse : « Ils ont provoqué mon courroux en adorant des dieux étrangers, et ils ont excité ma colère par des abominations ; ils ont sacrifié aux démons et non à Dieu, à des dieux qu’ils ne connaissaient pas ; il leur est venu des dieux nouveaux, des dieux d’un jour que leurs pères n’ont point adorés. Le Dieu qui t’a engendré tu l’as délaissé, et tu as oublié le Dieu qui t’a nourri ; le Seigneur a vu, et son courroux s’est ému, parce que ses filles et ses fils l’ont provoqué ; et il a dit : Je leur cacherai ma face et je considérerai leur fin ; car c’est une race