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le maître de toutes choses, n’était point dans le Ciel dans cette circonstance ou Moïse nous dit : « Le Seigneur a fait tomber du ciel sur Sodôme, par le Seigneur, une pluie de soufre et de feu ; » ou lorsqu’il est dit ailleurs par David : « Princes, ouvrez vos portes, élevez vos portes éternelles, et le roi de gloire entrera ; » ou bien lorsque le même prophète dit encore : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : asseyez-vous à ma droite jusqu’à ce que je réduise vos ennemis à vous servir de marche-pied. »

CXXVIII. Il est bien démontré, par toutes les preuves que je vous ai apportées, que le Christ est véritablement Seigneur, Dieu et fils de Dieu ; et que, par l’effet de sa puissance, il s’est montré autrefois sous la forme d’un homme et sous celle d’un ange, et avec l’éclat du feu, comme dans le buisson et dans le jugement de Sodôme. Je rappelai de nouveau ce que j’avais cité de l’Exode sur la vision du buisson ardent, et sur le nom de Jésus donné au fils de Nave, et j’ajoutai : Si je reviens aussi souvent sur les mêmes passages, ne regardez pas ces redites comme de vaines superfluités de paroles. Je me les permets parce que je sais comment quelques-uns interprètent ces passages : ils disent qu’à la vérité cette vertu qui apparut de la part du Dieu créateur à Moïse, ou à Abraham, ou à Jacob, est appelée ange lorsqu’elle apparaît aux hommes, parce qu’elle leur transmet les ordres du Père de toutes choses ; gloire, parce qu’elle se manifeste quelquefois par des visions, dont on ne peut soutenir l’éclat ; homme, lorsqu’il plaît à Dieu qu’elle prenne cette forme ; vertu enfin, parce qu’elle fait entendre aux mortels la parole du Très-Haut. Mais cette vertu, selon eux, ne peut se détacher et se séparer du Père, comme la lumière ne peut, sur la terre, se détacher et se séparer du soleil qui est dans le ciel et finit lorsque le soleil se couche. « Ainsi, quand Dieu le veut, ajoutent-ils, sa vertu jaillit au loin, et quand il le veut elle rentre en lui-même. » Il est prouvé que les anges sont des êtres qui existent et demeurent toujours et ne rentrent point dans le néant d’où ils sont sortis. Eh bien ! cette vertu que l’Esprit saint appelle Dieu et appelle ange, ainsi que nous l’avons montré par tant