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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/219

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ce qu’ils renferment ; que celui qui fournit à tous nos besoins, ait besoin lui-même de ce qu’il accorde à ceux qui ont la prétention de lui en faire une sorte d’aumône ? Or, ceux qui, par ce sang, cette fumée des victimes et leurs pompeux holocaustes, s’imaginent offrir à Dieu des sacrifices qui lui soient agréables et qui l’honorent, et venir au secours de celui qui n’a besoin de rien, en quoi voulez-vous que je les distingue de ceux dont la folie rend avec tant de soin de semblables honneurs à des statues insensibles, qui ne comprennent rien à ces honneurs.

IV. Vous parlerai-je des précautions minutieuses que prennent les Juifs sur le choix des viandes, de leur superstition sur l’observance du sabbat, de leur jactance à cause de leur circoncision, de l’hypocrisie de leurs jeûnes et de leurs cérémonies au retour des nouvelles lunes ; tout cela est si absurde, si peu digne d’être raconté, que vous pouvez vous dispenser de l’apprendre, et que je crois pouvoir vous en faire grâce.

Dans cette multitude d’êtres que Dieu a faits pour l’usage de l’homme, admettre les uns comme portant le caractère de la sagesse de leur auteur, rejeter les autres comme inutiles et superflus, n’est-ce pas un crime ?

Se glorifier de la circoncision comme du sceau de l’élection divine, comme d’un signe qui atteste de la part de Dieu une prédilection toute particulière, n’est-ce pas une folie des plus ridicules ? Que dirai-je de cette attention continuelle à suivre le cours de la lune et des astres pour observer les jours et les mois, arranger à sa manière les plans de la sagesse divine, les révolutions des saisons, distinguer des jours de joie, des jours de deuil ; est-ce faire preuve de piété et non pas de délire ?

Je vous en ai dit assez, je pense, pour vous montrer que c’est avec raison que les Chrétiens s’éloignent de l’imposture et de la vanité des idoles, de la superstition et de la jactance des Juifs ; mais le sublime mystère de leur culte tout divin, n’espérez pas l’apprendre d’une bouche mortelle.

V. Les Chrétiens ne sont distingués du reste des hommes ni