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le Christianisme, à la chasteté ; dans le platonisme, à une promiscuité horrible ; dans le Christianisme, à la paternité ; dans le platonisme, à la communauté des enfants ; dans le Christianisme, à la séparation des sexes ; dans le platonisme, à des relations si infâmes, que nous n’osons pas les nommer ; dans le Christianisme, à l’égalité humaine et à la liberté ; dans le platonisme, à la justification et à la sanctification de l’esclavage ?

Ce ne sont là néanmoins que des considérations préjudicielles, dont on tiendra le compte qu’on voudra ; venons aux preuves.

Quand on dit que le Christianisme est sorti de la philosophie platonicienne, on fait, disons-nous, une grande confusion de mots et d’idées. En effet, il y a deux platonismes, l’ancien et le nouveau ; le platonisme de Platon et de l’Académie, le platonisme de Plotin et de l’école d’Alexandrie. Considérés comme doctrines, nous montrerons qu’ils se ressemblaient fort peu ; considérés comme faits historiques, ils sont séparés par sept siècles d’intervalle, le premier ayant fleuri environ quatre cents ans avant Jésus-Christ ; le second, trois cents ans après lui.

D’un autre côté, quand on dit, sans distinguer, que la plupart des vérités du Christianisme se trouvent dans la philosophie platonicienne, on fait une confusion non moins abusive que la précédente. En effet, on trouve