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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/27

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tante n’était pas la première qui eût été faite en grec des livres hébreux. Aristobule, un noble juif, qui est cité dans le second livre des Machabées, disait, dans une lettre adressée à Ptolémée-Philométor, que longtemps avant la traduction de Ptolémée-Philadelphe on en avait fait une autre, et que Platon s’en était servi. Flavius Josèphe dit la même chose dans le second livre contre Appien. Un fragment du préambule de la traduction des Septante, par Aristée, conservé par Eusèbe et par saint Jérôme, confirme le même fait, et nous apprend que deux Grecs, Théopompe et Théodecte, avaient inséré, longtemps avant la traduction nouvelle, des passages des livres hébreux dans leurs histoires.

D’ailleurs, si nous n’étions pas arrêtés par l’espace, nous ferions remarquer que les Grecs et les Juifs n’ont peut-être pas été si étrangers qu’on le croit les uns aux autres ; et, par exemple, rien ne prouve que les Lacédémoniens n’aient pas été des Juifs devenus idolâtres. Flavius Josèphe rapporte textuellement, au douzième livre de son Histoire ancienne des Juifs, une lettre écrite par les Lacédémoniens au grand sacrificateur Onias ; dans cette lettre, qui est de l’an 174, avant l’ère vulgaire, les Lacédémoniens se prétendent fils d’Abraham, comme les Hébreux. Trente-neuf ans plus tard, les Juifs envoyèrent des ambassadeurs à Sparte ; ces ambassadeurs dirent, dans leur discours, qu’ils avaient trouvé dans