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posé le Créateur en composant l’homme d’un corps et d’une âme immortelle, en lui donnant la raison, en gravant dans son cœur cette loi sainte qui lui apprend à respecter les dons de Dieu et à mener une vie sage et raisonnable ; car nous comprenons très-bien qu’il n’aurait pas créé l’homme tel qu’il est, qu’il ne l’aurait point paré de tous les priviléges de l’immortalité, s’il n’eût voulu en même temps qu’il fût immortel. Si donc le souverain Créateur a fait l’homme capable de raison pour qu’il pût mener une vie plus parfaite que celle des animaux, et qu’après avoir été sur la terre spectateur et adorateur de la magnificence et de la sagesse qui brillent dans l’univers, il méritât de vivre à jamais dans cette divine contemplation ; si c’est là l’intention de Dieu ; si c’est là ce que demande la nature de l’homme, il est évident que le motif qui a présidé à sa création est la preuve de son immortalité. Or, il ne peut être immortel sans la résurrection ; c’est elle qui le fait revivre et toujours durer.

Après avoir démontré la vérité de la résurrection de l’homme par le motif de sa création, c’est-à-dire par la fin que Dieu s’est proposée en le formant, passons aux autres preuves, et suivons-les dans leur ordre naturel. Après le motif de la création de l’homme vient l’examen de sa nature, puis le jugement qui l’attend, en dernier lieu sa fin dernière. Nous avons exposé la preuve qui devait occuper le premier rang, examinons maintenant quelle est la nature de l’homme.

XIV. La démonstration des vérités fondamentales ou d’un sujet quelconque livré à l’examen, pour être solide et sans réplique, ne doit se fonder sur rien d’étranger à la matière que l’on traite ni sur les vaines opinions des hommes, mais s’appuyer uniquement sur les notions les plus simples et les plus naturelles, ou du moins sur les conséquences immédiates des premiers principes.

S’agit-il des premiers principes, il suffit de les exposer et d’en rappeler le souvenir comme d’une simple notion ; s’agit-il des conséquences de ces principes, de la manière toute naturelle dont elles en découlent et s’y rattachent, il faut