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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/410

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port avec elles, comme l’adultère, le meurtre, le larcin, le vol, le mépris des parents, et en général tout désir injurieux on nuisible au prochain. En effet, ce précepte, « honore ton père et ta mère, » porterait à faux, s’il s’adressait à l’âme seule, puisque les noms de père et de mère ne lui conviennent point ; les âmes n’engendrent point d’autres âmes de manière à mériter le titre de père et de mère, ce sont les hommes qui engendrent d’autres hommes. Par une raison toute semblable, ce n’est pas à l’âme que le législateur a dit : « Tu ne commettras point l’adultère. » Parmi les âmes, il n’y a pas de différence de sexe, dès lors nulle possibilité de faire un mauvais usage de cette différence, et partant aucun désir. Or, sans désir, l’acte ne saurait avoir lieu ; et sans l’acte, il n’y a pas d’union légitime, c’est-à-dire de mariage ; par conséquent, s’il n’y a pas même lieu à une union légitime, il ne peut être question ni d’ardeur coupable pour une femme étrangère, et de commerce criminel avec elle.

Le larcin ou l’avarice ne sont point encore des défenses qui puissent être faites à l’âme ; car elle n’a aucun besoin des objets dont le désir porte d’ordinaire à dérober ou prendre de vive force ; il ne lui faut à elle ni or, ni argent, ni troupeaux ; en un mot, rien de ce que notre indigence nous fait rechercher pour la nourriture, pour le vêtement, ou pour tout autre usage de ce genre ; ce serait bien peu connaître la nature d’une âme immortelle. Mais laissons discourir à leur aise, sur cette matière, ceux qui veulent tout dire sur un sujet, et pousser à outrance leur adversaire. Pour nous, contents de cette dernière raison, et des preuves précédentes, dont l’accord établit si bien le dogme de la résurrection, nous croyons inutile de nous y arrêter plus longtemps ; car notre dessein n’est pas d’épuiser le sujet, mais seulement d’indiquer à nos auditeurs ce qu’il faut penser de la résurrection, et de mettre à leur portée les arguments sur lesquels s’appuie cette vérité.

XXIV. Après avoir rempli la tâche que nous nous étions imposée, il ne reste plus qu’à développer l’argument tiré de la fin de l’homme. Déjà on a pu aisément le déduire de tout