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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/413

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NOTES SUR LES OUVRAGES D’ATHÉNAGORE.


Jugement des écrits d’Athénagore ; ce qu’ils contiennent de remarquable.


Les écrits d’Athénagore l’ont fait passer pour un des plus beaux génies de son temps et un des plus grands ornements de l’Église. On y trouve, en effet, beaucoup d’esprit, d’érudition et d’éloquence, et une connaissance profonde des mystères les plus relevés de notre religion : ses ouvrages sont écrits avec méthode, mais le style en est un peu trop diffus et trop coupé par des parenthèses ; ses raisonnements sont soutenus et bien suivis, surtout dans l’Apologie pour les Chrétiens ; on trouvera peut-être moins de lucidité dans quelques endroits de son Traité sur la résurrection des morts, ce qu’il faut attribuer à la difficulté de la matière. Il est peu d’auteurs dans l’antiquité qui se soient expliqués avec autant de précision sur la Divinité, l’unité de substance et la distinction des trois personnes ; sur la génération éternelle du Verbe, sur la procession du Saint-Esprit, il le nomme un écoulement de Dieu, et dit qu’il en procède, comme le rayon du soleil. En expliquant l’origine et la nature des démons, il marque clairement le libre arbitre des anges et des hommes ; mais il donne dans le sentiment de plusieurs anciens, qui ont cru que les anges étaient déchus pour s’être souillés avec les femmes. Il reconnaît l’immortalité de l’âme et l’inspiration des prophètes, qu’il dit avoir été