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qu’il doit exercer envers les hommes ; mais il fait voir que les prophètes, de qui ils avaient emprunté ce qu’ils ont écrit de raisonnable à ce sujet, sont beaucoup plus dignes de foi. C’est sur le témoignage de ces hommes divins qu’il rapporte l’histoire de la création du monde, qu’il explique par des allégories morales. En parlant du septième jour, il remarque que toutes les nations s’accordaient à le nommer ainsi, et à l’honorer particulièrement. Par les îles désertes environnées de rochers, et funestes aux vaisseaux qui ont le malheur d’y aborder, il entend les hérétiques dont les erreurs causent la ruine de tous ceux qui embrassent leur parti, les traitant comme les pirates traitent ceux qu’ils ont surpris. Au lieu que les Églises catholiques ressemblent à des îles fécondes et à des ports assurés, qui servent de retraite à ceux qui fuient les tempêtes du monde, et qui cherchent à se garantir de la colère du Seigneur. Dans les trois jours qui ont précédé la création des astres, il trouve la figure de la Trinité, de Dieu, de son Verbe et de sa sagesse, entendant, par la sagesse, le Saint-Esprit qui la donne. Il dit encore : « que la vertu que Dieu donna à l’eau de produire des animaux vivants figurait le baptême, par lequel les pécheurs devaient recevoir le pardon de leurs fautes. » Ces paroles, « faisons l’homme à notre image, » ne peuvent, selon lui, s’entendre que du Verbe et du Saint-Esprit, et il croit que Dieu n’avait créé l’homme ni mortel, ni immortel, laissant tout à la disposition du libre arbitre avec lequel il était créé. De l’histoire de la création, il passe à ce qui est arrivé aux descendants d’Adam, avant et après le déluge, et marque les premiers rois des Égyptiens, des Chaldéens et des Assyriens.

VI. Un des articles sur lequel Théophile insista le plus dans le troisième livre est l’antiquité des livres sacrés, auxquels les païens donnaient une origine récente. Il montre fort au long, et par le témoignage même des auteurs profanes, que Moïse vivait près de mille ans avant la guerre de Troie ; et que les autres prophètes qui ont écrit depuis ce législateur des Juifs devaient passer pour anciens en comparaison des historiens et des poëtes païens, puisque Zacharie, le dernier des prophètes, prophétisait sous le règne de Darius, dans le même temps que fleurissaient