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remplis de recherches très curieuses sur les diverses opinions touchant les sentiments des poëtes et des philosophes concernant leurs fausses divinités, et on ne peut douter que Théophile n’ait excellé dans la connaissance de l’antiquité profane. Il aimait aussi les allégories ; il n’y a presque rien de littéral dans les explications qu’il a données de l’ouvrage des six jours. Ses sentiments sur la religion sont très-orthodoxes, même sur la génération du Verbe, qu’il reconnaît coéternel à son Père. Il ne laisse pas de donner encore le nom de génération à cette progression, par laquelle le Verbe s’est manifesté au dehors, lorsque le Père a produit par lui toutes les créatures. En quoi saint Théophile a suivi le style des anciens théologiens. On remarque qu’avant lui personne ne s’était encore servi du terme de Trinité pour marquer la distinction des personnes divines. Il parle avantageusement du salut d’Adam, qu’il dit avoir été honoré du don de prophétie. Il reconnaît l’inspiration des livres saints, tant de l’ancien que du nouveau Testament, l’autorité des sibylles, et dit que de son temps on voyait encore les débris de l’arche sur les montagnes d’Arménie ; que l’on nommait églises les lieux où les Chrétiens tenaient leurs assemblées ; et que les démons qu’on chassait des corps des possédés se reconnaissaient auteurs de ce que les poëtes avaient dit dans leurs écrits.


Éditions de ses œuvres.


XI. Les livres de saint Théophile à Autolyque furent imprimés en grec à Zurich en 1546 (in-folio), avec les écrits de Tatien et de quelques autres, par les soins de Conrad Gesner, sur un manuscrit que Jean de Frise avait eu à Venise ; et en latin au même endroit et la même année, de la traduction de Conrad Clauser, et non de Conrad Gesner, comme l’a dit le D. Nourri, page 506 de son Apparat. C’est cette version qu’on a suivie dans les bibliothèques des Pères de Paris en 1575, 1589, 1609 et 1644 ; de Cologne en 1618, et de Lyon en 1677 ; dans les Orthodoxographes imprimés en grec et en latin à Bâle en 1555