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LIVRE SECOND.


I. Dans la conférence que nous avons eue ensemble il y a quelques jours, mon cher Autolyque, je vous ai fait l’exposé de ma religion, vous vouliez savoir quel est le Dieu que je sers, j’ai dû vous répondre, et vous avez prêté à mes paroles une oreille attentive. Nous nous sommes retirés plus amis que jamais, quoique vous m’eussiez d’abord traité un peu durement ; car vous devez vous rappeler que vous accusiez notre doctrine de folie. Puisque vous m’en avez vous-même prié, je veux aujourd’hui, malgré mon peu d’habileté, vous démontrer, dans ce petit livre, l’inutilité de vos efforts contre la vérité et la folie de vos superstitions. J’exposerai même sous vos regards, pour mieux vous convaincre, les témoignages tirés de vos propres historiens, que vous lisez sans doute, mais que peut-être vous ne comprenez pas encore.

II. N’est-il pas ridicule de voir des statuaires, des potiers, des peintres et des fondeurs, façonner, peindre, sculpter, fondre, en un mot, fabriquer des dieux dont se jouent les ouvriers eux-mêmes, tandis qu’ils les fabriquent ; de voir ceux-ci leur offrir leur encens, lorsqu’ils les ont vendus pour servir à l’usage d’un temple ou de quelque autre lieu ? Non-seulement les acheteurs, mais encore les vendeurs et les ouvriers accourent à ces prétendus dieux, leur font des libations, leur offrent des