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Dans le psaume quatre-vingt-dix-huitième, l’Esprit saint, parmi les reproches qu’il vous adresse, déclare que celui que vous refusez de reconnaître pour roi est bien le roi, le Seigneur de Samuel, d’Aaron et de Moïse, et de tous les patriarches. Voici les paroles de ce psaume : « Jéhovah a régné, que les peuples tremblent ! Il est assis sur les chérubins ; que la terre soit émue ! Jéhovah est grand en Sion, il est élevé au-dessus de tous les peuples ; que tous confessent son nom, son nom grand, saint et terrible. La force du roi chérit la justice ; c’est vous qui en avez établi les lois ; vous avez rendu vos jugements et la justice au milieu de Jacob. Célébrez le Seigneur notre Dieu, prosternez-vous devant son marchepied, car il est le saint. Moïse et Aaron ont été ses ministres. Samuel est de ceux qui invoquent son nom. Ils invoquaient le Seigneur, dit l’Écriture, et il les exauçait, et du milieu d’une colonne de nuages il parlait avec eux, parce qu’ils gardaient ses oracles et observaient les lois qu’il leur avait données. Jéhovah notre Dieu, tu les exauçais : tu fus propice à leurs prières et tu vengeas les outrages dont on les accablait. Exaltez Jéhovah notre Dieu prosternez-vous devant sa sainte montagne ; il est le saint, Jéhovah notre Dieu. »

XXXVIII. — Nous ferions bien, dit alors Tryphon, d’obéir à nos docteurs, qui nous défendent expressément tout rapport avec vous, pour n’être pas exposés à entendre un pareil langage ; car vous proférez là bien des impiétés, quand vous voulez nous persuader que votre crucifié conversa avec Moïse et Aaron, qu’il leur parla du sein de la colonne de nuées, qu’ensuite il s’est fait homme, qu’il a été mis en croix, qui est monté au ciel, qu’il paraîtra de nouveau sur la terre, qu’enfin il faut l’adorer.

— Je sais, lui répondis-je, et les divines Écritures me l’apprennent, que ce grand mystère de la sagesse du Dieu tout-puissant et créateur de tous les êtres vous est encore caché ; aussi je vous plains du fond de mon cœur, et pénétré pour vous de la plus vive compassion, je tâche autant qu’il est en moi de faire entrer dans votre esprit ces vérités qui, je le sais, heurtent de front toutes vos idées. Je fais en sorte d’être au moins trouvé