Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

role qui a créé l’homme et le Créateur de l’homme. Sigée ayant parlé, ses yeux s’étant fixés sur lui, les mots tombés de sa bouche prirent le nom de Verbe, de parole ; ils furent ce que nous connaissons, ce que nous nommons le Christ. Après les avoir prononcés, elle se tut. Comme Marcus espérait un plus long entretien, la quaternité revint aussitôt auprès de lui, et lui adressa encore ces paroles : Ce que la bouche de la vérité t’a révélé, tu le crois de peu d’importance ; ce n’est point cependant le nom que tu pensais savoir : le nom véritable est un nom plus ancien ; tu n’en as entendu que le bruit ; tu en ignores la valeur : le nom de Jésus est un nom admirable, Iésous, six lettres le composent ; les élus le voient et le comprennent. Cependant le nom qu’il porte, parmi les Æons du Plerum, est multiple dans ses consonnances et il est différent, soit dans sa forme, soit dans son caractère ; il ne tombe conséquemment que sous les sens de ceux dont la grandeur les rapproche de lui.

Tu vois donc que les vingt lettres que vous possédez, émanation sublime, sont les trois puissances qui contiennent intégralement tous les noms des éléments supérieurs et qui leur servent comme de voile. Ainsi, par exemple, les neuf lettres muettes représentent le Père et la Vérité, puisqu’ils sont muets dans ce sens, qu’aucune parole ne peut les nommer ; les demi-voyelles, au nombre de huit, représentent Logos et Zoé, parce que, placées comme un moyen terme entre les voyelles et les consonnes, elles découlent des premières et les unissent aux secondes, par corrélation. Les voyelles à leur tour, au nombre de sept, représentent Anthropos et Ecclesia, parce que la voix, en passant par l’homme, a donné naissance à toute chose ; en effet, le son de la voix a donné aux lettres leur forme. Logos et Zoé, en possèdent huit ; Anthropos et Ecclesia, sept ; le Père et Aletheia, neuf. Comme ce nombre était encore indéterminé, le son qui coexistait avec le Père fut envoyé par celui-ci auprès du nombre, afin de perfectionner ce qui existait, et de donner à toutes choses le même équilibre qu’elles ont dans le Plerum. Ainsi le nombre sept fut doué de la même puissance que le nombre huit ; ainsi furent préparés trois