Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/113

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Jésus, l’ignorance et l’erreur étaient sans doute le partage des hommes ; mais dès que les six lettres de ce nom eurent brillé sur la terre, par l’incarnation qui devait rendre sensible les vingt-quatre éléments de son existence, alors l’ignorance s’enfuit devant la manifestation de la vérité ; alors la vie remplaça la mort, ce nom servit de guide à tous les hommes, pour arriver à la vérité du Père ; il plut à celui de qui émanent toutes choses de repousser l’ignorance dans ses ténèbres et la mort dans son néant ; l’ignorance disparaissant, la Vérité ou le Père lui-même parut à sa place, et il se fit connaître au monde ; aussi sa préférence s’arrêta-t-elle sur l’homme, créé à sa ressemblance, c’est-à-dire à celle de la puissance supérieure. La quaternité eut des fils, ce furent les Æons ; en elle se trouvèrent Anthropos, Ecclesia, Logos et Zoé ; une puissance inconnue, émanée de ces êtres, donna naissance à ce Jésus que la terre un jour vit apparaître : l’ange Gabriel remplit les fonctions du Logos, et l’Esprit saint, celles de Zoé. La vertu du Très-Haut remplit celles de l’homme ; la Vierge remplaça Ecclesia ; ainsi, suivant Marcus, l’homme, produit de l’émanation universelle, né du sein de Marie, fut choisi par le Père, dans les entrailles de sa mère, pour manifester sa parole et ses œuvres. Un jour qu’il venait aux bords du fleuve chercher le baptême, son Père lui-même descendit sur sa tête, en forme de colombe, des régions supérieures où il s’était retiré, où il avait completté la duodécade dans laquelle se trouvaient les Æons nés en même temps que lui, et qui l’avaient suivi, soit qu’il descendît, soit qu’il montât dans les régions célestes. La vertu descendue était la semence du Père, renfermant en elle le Père et le Fils, est cette autre puissance qu’eux seuls peuvent manifester, puissance ineffable, c’est-à-dire la puissance de Sigée, avec tous les Æons enfin. Celui qui parla par la bouche de Jésus était l’Esprit lui-même, qui fit connaître qu’il était le Fils de l’homme, révéla le Père, descendit dans Jésus, et s’identifia à son être. Le Sauveur Jésus, quoique d’une naissance subordonnée, détruisit la mort ; mais il reconnut le Christ pour son père. Le nom de Jésus exprime donc le Sauveur, selon son humanité ; il