Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/115

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éléments ? Qui voudra croire que le Seigneur, dont la main soutient les cieux, s’amuse à former, avec l’alphabet, des êtres au nombre de huit cents ? Qui voudra diviser avec toi le Père qui contient tout sans être jamais contenu ? Qui voudra le diviser en quaternité, le subdiviser en ogdoade, en décade et en duodécade ; et, par les multiplications de ces nombres, produire au jour ce que la parole ne peut rendre, ce que la pensée, comme tu le dis si bien, ne peut même percevoir ? Comment réduire ce qui, suivant toi, n’a ni corps, ni essence, à une nature, à une essence formée de caractères dont les uns naissent des autres ? Pourquoi composer ainsi ce dédale où tu t’égares ? Pourquoi substituer ainsi ta misérable création à la sublime puissance ? Tu parles d’essence indivisible et tu divises cette substance en muettes, en voyelle et en demi-voyelles ? Tu en fais de même de tes muettes, que tu soumets encore à une autre division ? Tu prêtes ta pensée à l’architecte suprême, et, blasphémateur impie, tu rends blasphémateurs et impies ceux qui adhèrent à tes doctrines ? Oh ! qu’il eut raison le divin vieillard, le héraut de la vérité, en face de ta téméraire audace, quand il te disait : « Marcus, créateur d’idoles, observateur des astres, magicien sacrilége, tu appuies de tes talents les illusions de l’erreur ; tu séduis, par de faux enchantements, ceux que tu as trompés ; ces signes, d’où te viennent-ils, si non de l’apostasie ? Satan t’a révélé le nom d’Azarel, l’ange ténébreux ; c’est lui qui te prête sa force, à toi qui secondes sa malice dans sa lutte avec Dieu ? » C’est ainsi qu’a parlé de toi le saint vieillard. Quant à nous, il nous reste à révéler encore de nombreuses infamies ; nous tâcherons d’en abréger le récit : longtemps caché, le jour va briller enfin sur elles ; tous les Chrétiens, par ce moyen, pourront réfuter les novateurs.