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moth, femme qui les a créés pour son usage. Mon Père est le préexistant, descendu de lui, je reviens au lieu de mon départ. » Ce moyen est infaillible, disent-ils, pour le faire partir avec toutes les puissances, qui le conduisent jusqu’à Demiurgos, qu’il faut aborder en lui disant : « Je suis un vase plus précieux que cette femme dont vous êtes né ; elle ignore d’où elle est sortie ; moi je sais d’où je viens, et nul ne le sait mieux que moi ; j’implore l’assistance de l’incorruptible sagesse qui est dans le Père et qui est la mère de votre mère, et n’a ni père ni époux ; que nul homme n’a approchée, mais à qui son sexe seul a suffi pour vous produire. J’appelle, j’implore, je conjure sa mère. »

À ces paroles, Demiurgos éprouve un extrême trouble, se reproche sa naissance, rougit de sa mère, s’enfuit et rejette loin de lui le lien dont il retenait l’âme et l’ange qui la conduisait.

Voilà tout ce que nous possédons, relativement aux doctrines des hérésiarques, sur la rédemption ; mais leur peu d’accord entre eux à ce sujet, leurs dissentiments si variés et si multipliés, rend la tâche que nous nous sommes imposée de les rapporter, fort pénible à remplir.


CHAPITRE XXII.


Croyance des véritables Chrétiens. Unité d’un Dieu. Les hérésiarques n’admettent ce principe que pour le rejeter ensuite ; c’est pourquoi ils seront un jour condamnés.


Nous autres Chrétiens, qui sommes dans le sein de l’Église, nous sommes invariablement fixés à la règle unique de la vérité, qui est la croyance en un Dieu tout-puissant qui a tout fait par son Verbe, et qui l’a fait de rien ; car l’Écriture dit : « La parole du Seigneur a raffermi les cieux, et de l’esprit de sa bouche est sortie toute vertu. » Elle dit ailleurs : « Tout a été fait par lui, et sans lui, rien n’a été fait. » Il a tout fait sans