Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

essence de l’âme humaine est l’image de Dieu ; que l’âme a préexisté au corps ; que le but de son exigence terrestre n’est autre que celui de se dégager du corps qui n’est que sa prison ou son sépulcre ; et qu’elle s’élèvera dans les régions supérieures, dès qu’elle sera purifiée par cette existence, voilà le fonds où ont puisé les gnostiques, et si l’on veut y faire attention, c’est dans la fusion qui s’opéra parmi les Juifs, transplantés sur les bords de l’Euphrate et du Tigre, entre leurs doctrines et celles de la Perse, qu’il faut chercher l’origine du gnosticisme : ce sont les doctrines persanes transportées par les Juifs dans la ville d’Alexandrie et confondues par leurs meilleurs écrivains, avec celles de leurs livres sacrés et celles du platonisme, qui forment les éléments de la gnôsis.

Dans le système de Zend-Avesta, l’Être suprême est qualifié de temps sans bornes. Le commencement de la création se fit par émanation. La première émanation de l’Éternel fut la lumière primitive, et de cette lumière sortit le roi de lumière Ormuzd. Au moyen de la parole, Ormuzd créa le monde pur. Il en est le conservateur et le gage ; il est un être saint et céleste, il est l’intelligence et la science.

Ormuzd, le premier-né du temps sans bornes, commença par créer, d’après son image, six génies nommés Amshaspands, qui sont ses organes auprès des esprits inférieurs, auprès des hommes. Ces génies, dont Ormuzd est le premier, sont des deux sexes, et les kabbalistes et les gnostiques les ont adoptés dans leurs systèmes avec cette distinction.