même fait compte dans la triacontade. Il fallait donc les admettre parmi les Æons du Plerum, ou bien ne pas les honorer du nom d’Æon.
Ainsi disparaît et s’évanouit cette triacontade, soit par ce qu’elle a de trop, soit par ce qui lui manque : car, dans les deux cas, elle ne forme pas le nombre voulu. Tout ce qu’ils disent donc, tant au sujet de leur ogdoade que de leur duodécade, n’est que fable et chimère. Le point principal dont ils faisaient la base de leur système étant détruit, tout le reste tombe et s’écroule. Qu’ils tâchent donc maintenant de trouver une autre combinaison pour construire leur triacontade, qui représente, selon eux, les trente années qu’avait notre Seigneur, quand il reçut le baptême de saint Jean ; et ensuite, pour expliquer la duodécade, représentation des douze apôtres, et pour donner un sens à toutes leurs inventions chimériques et ridicules.
CHAPITRE XIII.
Il ne sera pas difficile de démontrer l’impossibilité de l’hypothèse de ce qu’ils entendent par leurs premières créations. Ils veulent donc que Nus et Aletheia aient été produits par Bythus et son Ennoia ; ce qui est contradictoire. Et, en effet, d’après eux Nus serait le principe de tout, l’origine de toutes choses ; s’il en est ainsi, il faut donc qu’Ennoia soit venue après lui, et ait été créée d’une manière quelconque. On voit donc qu’il est tout à fait impossible que Nus ait été créé par Bythus et Ennoia. Il y aurait eu de leur part moins d’invraisemblance à dire que Nus aurait été produit par le Propator, et que Nus aurait donné le jour à Ennoia, qui eût été sa fille. Mais autre difficulté : Comment Nus, qui ne serait autre chose que la pensée même et l’individualité intime du Propator, aurait-il été produit et se serait-il séparé du Propator ? Comment comprendre ensuite la