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mage du Plerum, et l’année, celle de la duodécade. Il aurait bien mieux fait de diviser l’année en trente parties comme le Plerum, et le mois en douze, suivant la répartition des Æons dans le Plerum. D’ailleurs, selon ce qu’on nous dit, le Plerum serait divisé en trois parties principales, qui sont l’octonation, la décade et la duodécade, tandis que l’année se divise en quatre parties, le printemps, l’été, l’automne et l’hiver. Et encore les mois dont ils font la représentation des trente Æons ne se divisent pas exactement en trente parties, puisque les uns ont plus de trente jours et les autres moins, et ensuite on y ajoute cinq jours complémentaires. Tous les jours n’ont pas non plus invariablement douze heures, mais leur longueur varie depuis huit jusqu’à quinze. On toit donc que ni l’année, ni les mois, ni les jours, n’ont été formés, ainsi qu’ils sont, pour être l’image de trente Æons, puisqu’il n’existe aucune concordance de nombres entre les uns et les autres.

Il en est de même de leurs supputations relativement à la droite et à la gauche ; elles ne sont pas mieux fondées, et ne reposent sur rien.


CHAPITRE XXIV.


L’existence de Dieu ne saurait dépendre d’un calcul de lettres, de syllabes et de nombres. Les nombres et toutes les choses créées sont au contraire soumis aux lois invariables de la vérité. Un seul et même Dieu est l’auteur de tout ce qui existe ; et nous ne devons pas nous perdre dans de stériles efforts pour pénétrer la nature de Dieu, qui est trop au-dessus de notre faible intelligence.


Eh quoi ! dira-t-on peut-être, la nature des choses doit donc rester inconnue à l’homme, s’il est vrai qu’il faille rejeter les supputations de nombre, et l’on ne saurait rien savoir ni sur l’élection des apôtres, ni sur la vie miraculeuse de notre Seigneur,