Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/278

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Éphèse, alla au bain, mais qu’ayant aperçu l’hérétique Cérinthe, il en sortit précipitamment en s’écriant, « qu’il craignait que les bains ne vinssent à s’écrouler par l’effet de la seule présence de Cérinthe, cet ennemi de la vérité. » On raconte aussi qu’un jour saint Polycarpe ayant rencontré Marcion, celui-ci l’aborda en lui disant : Me connais-tu ? Polycarpe répondit : Je vous connais pour le premier-né de Satan. Ce qui montre combien les apôtres et ensuite leurs disciples ont voulu éviter d’avoir aucune communication, même par la parole, avec ceux qui ont altéré la vérité. C’est le conseil que donne saint Paul lorsqu’il dit : « Fuyez celui qui est hérétique, après le premier ou le second avertissement, sachant qu’un tel homme est perverti, et qu’il pèche, étant condamné par son propre jugement. » Il existe d’ailleurs une excellente épître, adressée par saint Polycarpe aux fidèles de Philippes, dans laquelle ceux qui désirent faire leur salut trouveront une explication parfaite tant du véritable caractère de la foi que de la manière dont la vérité doit être annoncée. Enfin nous avons dans Paul, qui fonda l’Église d’Éphèse, où Jean lui succéda, et où il resta jusqu’au règne de Trajan, un témoin sincère et irréfragable de la tradition transmise par les apôtres.


CHAPITRE IV.


Que la vérité ne se trouve que dans l’Église catholique, seule dépositaire de la tradition et de la doctrine apostolique. Les hérésies sont nouvelles, et on ne peut en faire remonter l’origine aux apôtres.


Il résulte de ce que nous avons démontré dans le chapitre qui précède qu’il ne faut point chercher la vérité autre part que dans l’Église, où il est facile de s’en instruire. C’est dans son sein que les apôtres ont placé le riche dépôt qui contient avec abondance tout ce qui appartient à la vérité du Christianisme ; c’est à cette source de vie que chacun peut venir puiser selon ses besoins ; c’est là la porte par laquelle on entre dans