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l’Église ; c’est là cette assemblée divine que le Fils a reçu du Père le pouvoir de fonder. C’est dans le même sens qu’il dit encore : « L’Éternel, le Dieu des dieux, a parlé, et il a appelé la terre depuis l’orient jusqu’au couchant. » Or, quel est ce Dieu ? c’est celui dont il est dit : « Il viendra, notre Dieu, dans sa gloire, il sortira de son silence. » Il s’agit ici du Fils qui est venu et s’est manifesté aux hommes, et dont le prophète a dit : « Des peuples qui ne me cherchaient pas m’ont trouvé. » Et ailleurs, il est parlé de plusieurs dieux ; lorsque David s’écrie : « Je l’ai dit : vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut, » il parle à tous ceux qui ont reçu l’esprit d’adoption, « par lequel nous crions : Mon père, mon Père ! »

Il s’agit donc toujours, dans les saintes Écritures, de ce même Dieu, de ce même Seigneur, le Dieu et le souverain de toutes choses, de celui qui a dit à Moïse : « Je suis celui qui suis ; voici ce que tu diras aux enfants d’Israël : Celui qui est, m’a envoyé vers vous. » Son fils est notre Seigneur Jésus-Christ, dont la grâce procure le bienfait de la foi aux enfants de Dieu, et qui a dit en parlant à Moïse : « Et sachant sa douleur, je suis descendu pour délivrer mon peuple. » En effet, c’est bien le Fils qui est descendu du ciel et qui y est remonté pour sauver les hommes. C’est aussi par le Fils, qui ne fait qu’un avec le Père, que Dieu le père a été manifesté dans toute sa puissance ; le Père a rendu témoignage au Fils, et le Fils a annoncé le Père. C’est dans ce sens qu’Isaïe a dit : « C’est vous, dit le Seigneur, qui êtes mon témoin et le serviteur que j’ai choisi ; sachez donc, croyez et comprenez que je suis moi-même. »

Lorsque l’Écriture qualifie de dieux des êtres qui ne le sont pas réellement, ce n’est jamais d’une manière absolue, et sans quelque restriction qui annonce qu’ils ne sont pas dieux en réalité. Ainsi David a dit : « Tous les dieux des nations ne sont que de vains simulacres. Vous n’adorerez pas les dieux des nations étrangères. » En disant les dieux des nations étrangères (car les gentils ne connaissaient pas le vrai Dieu), et en les appelant des dieux étrangers, il dit assez