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CHAPITRE XIV.


Dans l’hypothèse où saint Paul aurait eu la révélation particulière de quelque mystère de la religion, ignoré des autres apôtres, comment supposer qu’il ne s’en fût pas ouvert à saint Luc, le compagnon assidu de sa vie et le confident de tous ses travaux ; et comment ce même saint Luc, à qui nous devons les chapitres les plus importants de l’histoire de l’Évangile, ne nous aurait-il pas également transmis ces révélations de saint Paul.


Saint Luc fut le compagnon assidu de saint Paul, et son collaborateur de la mission évangélique ; il le témoigne ainsi lui-même, moins pour s’en faire gloire que pour rendre hommage à la vérité. Saint Paul et saint Luc se séparèrent des apôtres Paul, Barnabé et de Jean, qu’on appelait Marc, qui se dirigèrent vers Chypre ; et eux allèrent dans la Troade. Et une vision se montra à Paul durant la nuit : « Un Macédonien était devant lui, le priant, et disant : Passez en Macédoine, secourez-nous. Or, aussitôt qu’il eut vu cette vision, nous nous disposâmes à partir pour la Macédoine, assurés que Dieu nous y appelait pour évangéliser. Et partant de Troade, nous allâmes droit à Samothrace. » Vient ensuite le récit de leur voyage jusqu’à leur arrivée à Philippes, et quel fut l’effet de leur première prédication : « Et nous asseyant, nous parlâmes aux femmes qui étaient assemblées ; une foule de personnes crurent, et se convertirent. » Et puis, il dit : « Et nous, après les jours des azymes, nous nous embarquâmes à Philippes, et en cinq jours nous vîmmes en Troade, où nous demeurâmes sept jours. » À ce récit succède tout le détail de leur voyage, le temps qu’il a duré, les lieux et les villes qu’ils ont visitées, jusqu’à leur arrivée à Jérusalem ; ce qui arriva à saint Paul, com-