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et pour lui confier le denier céleste, frappé au coin de l’image du Père, du Fils et du Saint-Esprit, pour qu’il fructifie dans nos mains et devienne le prix de notre éternité.

La vérité est donc que le Saint-Esprit est venu, ainsi que nous l’avons rappelé ; que le fils unique de Dieu, qui est en même temps son Verbe, est venu sur la terre au temps marqué par les prophéties ; qu’il s’est incarné pour le salut de l’humanité, parcourant toute la carrière qui lui était tracée, sans rien perdre de sa nature divine, comme il nous l’annonce lui-même, comme les apôtres le confessent, comme les prophéties l’ont prédit. Ainsi toutes les autres doctrines sur ce point sont mensongères ; soit ces rêveries auxquelles on a donné le nom d’octonation et de quaternation ; soit les systèmes de ceux qui suppriment le Saint-Esprit, qui font deux personnes différentes de Jésus et du Christ ; qui représentent l’un impassible et l’autre passible, plaçant l’un dans les cieux supérieurs et l’autre dans les cieux inférieurs, voulant que l’un existe et jouisse du bonheur divin au sein des choses ineffables et innommées, tandis que l’autre serait dans le voisinage de Demiurgos, qu’il tient à une distance respectueuse de lui, par l’effet de sa puissance. Il faut donc que toutes les personnes qui étudient cette partie de nos mystères, et qui s’inquiètent de leur salut, se gardent d’écouter de pareils discours. Car les fauteurs de pareils systèmes, non-seulement altèrent la vérité, mais prêchent de plus des choses qui lui sont opposées, des erreurs blasphématoires qui tuent les âmes de ceux qui se laissent prendre à ces hypocrites protestations. Ils agissent comme un homme qui, mêlant de l’eau et du plâtre, voudrait faire croire, par la ressemblance de la couleur, que ce mélange est du lait. Un homme qui est au-dessus de nous l’a dit avant nous, tous ceux qui, d’une manière quelconque, cherchent à altérer ou à corrompre la vérité divine, ceux-là jettent méchamment du plâtre dans le lait de Dieu.