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premier homme dans la désobéissance, crut éviter les regards de Dieu, en se cachant sous la forme et la figure du serpent ; mais Dieu reconnut sa ruse ; aussi, quand il lui parle et qu’il prononce la malédiction sur lui, parle-t-il comme s’il s’adressait au serpent. Maintenant que les derniers temps approchent, le démon tend des piéges à un grand nombre d’hommes, et il se sert des hérétiques pour surprendre les simples, les entraîner dans l’apostasie et dans les blasphèmes contre le Créateur. Il faut, en effet, remarquer que tous les hérétiques, de quelque lieu qu’ils viennent, quelque soit la doctrine qu’ils prêchent, et quelque différence qu’il y ait entre eux, s’accordent néanmoins sur ce point, qu’ils blasphèment et font blasphémer contre Dieu qui nous a faits, qui nous nourrit, et compromettent ainsi le salut d’un grand nombre. L’homme est un composé de matière et d’esprit, formé à la ressemblance de Dieu par la main de Dieu, c’est-à-dire par son esprit et par son Verbe, lorsqu’il leur a dit : Faisons l’homme. C’est donc attenter à notre vie, nous faire renier notre salut, que de nous faire blasphémer contre Dieu. Les hérétiques ont beau employer tous les artifices de la parole, il faut toujours qu’ils arrivent à cette conclusion, qui est, qu’ils blasphèment contre Dieu, et qu’ils font perdre le salut à celui qui est l’image de Dieu, c’est-à-dire à l’homme, pour lequel le Christ s’est dévoué. C’est pour éclaircir ce point que nous avons prouvé jusqu’à l’évidence, que les Écritures n’ont jamais appelé Dieu aucun autre que Dieu le père et son Fils, et les enfants de Dieu que ceux qui ont reçu l’adoption.


CHAPITRE PREMIER.


Que le Christ, dans ses discours, a constamment professé un Dieu unique, Dieu le père, et que c’est là ce qu’il a enseigné à ses disciples sur ce point.


Il est donc certain et indubitable que le Dieu proclamé par l’Esprit saint est le Dieu maître souverain de toutes choses,