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sang, s’ils ne le reconnaissent pas pour le fils du Créateur. Qu’ils changent d’opinion à ce sujet, ou qu’ils cessent d’offrir le saint sacrifice. Comme le pain, qui vient de la terre, recevant l’invocation divine, n’est plus un pain commun, mais l’Eucharistie, composée de deux choses, l’une terrestre et l’autre céleste ; ainsi nos corps, en recevant l’Eucharistie, ne sont plus corruptibles, mais ils ont l’espérance de la résurrection.

Jésus-Christ, dit ensuite saint Irénée, au sujet de la tradition, est comme un trésor caché dans les saintes Écritures[1]. Pour l’y découvrir, il faut avoir confiance aux prêtres, c’est-à-dire aux évêques, qui succédant à la dignité des apôtres, ont en même temps succédé à leur foi ; les autres, qui sans égard pour cette succession, établissent des assemblées particulières, doivent être regardés comme suspects. Il indique en même temps des signes certains pour les distinguer les uns des autres. Les vrais docteurs sont ceux qui ont succédé aux apôtres, et qui conservent saine et entière la doctrine qu’ils ont reçue d’eux.

Celui qui a la foi, et qui a soin de s’instruire des saintes Écritures auprès des prêtres dépositaires de la doctrine apostolique, celui-là est cet homme vraiment spirituel dont parle saint Paul, qui doit juger de tout, sans pouvoir être jugé de personne. Il[2] jugera les schismatiques, qui sont préoccupés de leur bien propre plutôt que de l’unité de l’Église ; qui, pour de faibles raisons, déchirent le corps de Jésus-Christ si grand, si glorieux, et le tuent autant qu’il est en eux, parlant de paix et faisant la guerre ; car ils ne peuvent faire de réforme dont l’utilité répare le mal du schisme. Enfin il jugera tous ceux qui sont hors de la vérité, c’est-à-dire hors de Église. Ce n’est que dans l’Église que se trouve la charité parfaite ; c’est pourquoi elle seule envoie à Dieu une multitude de martyrs en tous temps et en tous lieux.

Après avoir fait, dans le quatrième livre de son Traité contre les hérétiques, une récapitulation des hérésies réfutées dans le cours de son ouvrage, saint Irénée montre que leurs hérésies

  1. Irén., liv. IV, ch. 26.
  2. Ibid., liv. IV, ch. 33.