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soit d’hérésie, soit de schisme. La vraie science est la doctrine des apôtres[1], qui est parvenue jusqu’à nous, fidèlement conservée par l’explication entière des Écritures. C’est dans l’Église seule que Dieu a mis les opérations du Saint-Esprit et la nourriture de la vie.

Saint Irénée enseigne en plusieurs endroits l’unité d’un Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; il enseigne que c’est Dieu qui a créé le monde par son Verbe et par son Saint-Esprit qu’il nomme aussi sagesse ; que le Verbe et le Saint-Esprit existent avec le Père de toute éternité, et sont de même substance ; que Jésus-Christ est fils de Dieu, et Dieu lui-même, et qu’il est en même temps vrai homme, seul sauveur de tous ceux qui croient en lui, qu’il a été envoyé par son père pour notre salut ; qu’il s’est fait homme dans le sein de la vierge.

Saint Irénée s’explique clairement sur la nécessité de la confession des crimes secrets[2], sur le péché originel, la nécessité du baptême, le libre arbitre de l’homme ; et dit que lui seul a été la cause de sa perte ; que le mal ne vient point de Dieu, mais de la créature ; que, sans le secours de la grâce, l’homme ne peut opérer son salut, ni parvenir à la gloire à laquelle Dieu appelle tous les hommes, sans aucun mérite de leur part. Il enseigne que les sacrifices extérieurs étaient inutiles sans la charité ; qu’au lieu des sacrifices de la loi ancienne, Jésus-Christ a institué une nouvelle oblation de son corps et de son sang ; qu’il n’y a que l’Église qui offre cette oblation[3]. La foi de l’Église sur le changement réel du vin au sang de Jésus-Christ dans l’Eucharistie, est encore bien marquée[4] dans ce que saint Irénée rapporte d’un certain Marc, qui, pour imiter ce que pratiquait l’Église catholique dans la célébration des divins mystères, prenait des calices pleins d’eau et de vin, et, après de longues prières qu’il prononçait en forme de consécration, afin qu’on crût qu’il consa-

  1. Irén., liv. IV, ch. 33.
  2. Ibid., liv. I, ch. 6.
  3. Ibid., liv. IV, ch. 18 et 26.
  4. Ibid., liv. I, ch. 13.