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comme cela arriva lors de la servitude d’Égypte, Dieu, ne consultant que sa bonté, fit entendre sa voix à son peuple égaré ; il le retira de l’Égypte, afin qu’Israël rentrât dans ses voies et revînt à son culte ; en même temps il frappa d’une punition exemplaire ceux qui étaient rebelles à ses ordres, afin de maintenir le respect dû au Créateur. En un mot, il nourrit avec la manne son peuple dans le désert, afin de l’empêcher de périr, comme dit Moïse dans le Deutéronome : « Il vous a affligés par la faim, et il vous a donné pour nourriture la manne, qui était inconnue à vous et à vos pères, afin de faire voir que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Dieu voulait ainsi être aimé de son peuple et il exigeait qu’il pratiquât la justice envers le prochain ; car c’est là ce qui rend l’homme juste et digne de Dieu. L’observation du Décalogue avait donc pour objet de faire mériter à l’homme l’amitié de Dieu et de maintenir l’ordre et l’esprit de concorde parmi le peuple. Tout était donc fait pour le bonheur de l’homme, et non pour le profit de Dieu qui n’a nullement besoin de l’homme.

Aussi lisons-nous dans l’Écriture : « Ce sont là les paroles que le Seigneur a dites à votre assemblée sur la montagne, n’ajoutant rien de plus. » Dieu n’avait qu’à ordonner, il n’avait besoin de personne. Et Moïse dit encore : « Et maintenant, Israël, qu’est-ce que le Seigneur demande de vous, sinon que vous craigniez le Seigneur votre Dieu, et que vous marchiez dans ses voies, et que vous l’aimiez, et que vous serviez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur et de toute votre âme. » L’accomplissement de ces préceptes relevaient la nature de l’homme en lui donnant ce qu’il avait perdu, c’est-à-dire l’amitié de Dieu. Dieu n’avait en aucune sorte besoin de l’amour de l’homme, mais l’homme avait besoin pour son bonheur d’arriver à la connaissance de la gloire de Dieu ; ce qu’il ne pouvait mériter que par sa soumission entière envers lui. C’est pour cela que Moïse dit encore aux Israélites : « Choisis donc la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité ; afin que tu aimes le Seigneur ton Dieu, que tu obéisses à sa voix, et que tu t’at-