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derniers jours, immédiatement avant Pâques, étaient réputés jours de jeûne, par la raison qu’en ces jours « l’époux avait été enlevé ; » et c’était à cette époque que l’on m’avait adressé pour m’émanciper du papisme.

Les premiers Chrétiens faisaient encore servir la bonne œuvre du jeûne à une autre pratique comptée aussi parmi les bonnes œuvres, l’aumône ; les canons apostoliques nous apprennent que tout ce qui avait été épargné par l’abstinence était mis en réserve pour subvenir aux nécessités des pauvres.


Second siècle. — Saint-Justin, martyr. — Transsubstantiation. — Saint Irénée. — Suprématie du page. — Sacrifice de la messe. — Tradition orale.


Ayant fait mes adieux aux simples écrivains de l’âge apostolique, je m’enfonçai hardiment dans la littérature sacrée du second siècle, espérant trouver sur ma route plus de dogmes dans le sens des 39 articles, et moins dans celui du papisme.

Ma barque abandonnée au courant n’avait pas fait beaucoup de chemin, lorsque je fus arrêté par le passage suivant de saint Justin, écrivain, dit un ancien évêque, qui se trouvait près des apôtres, non-seulement sous le rapport du temps, mais aussi sous celui de la vertu : « Nous ne prenons pas ces choses (dans l’Eucharistie) comme du pain ordinaire ou du vin ordinaire ; mais de même que Jésus-Christ notre sauveur, devenu homme par la vertu de la parole divine, prit chair et sang pour notre salut, de même aussi on nous a toujours enseigné que la nourriture sanctifiée par la prière, et qui, après le changement, nourrit notre chair et notre sang, est la chair et le sang de Jésus-Christ incarné. »

L’endroit où saint Ignace affirme que Jésus-Christ est réellement présent dans la sainte Eucharistie, ne m’avait pas peu étonné ; mais voilà, il faut en convenir, quelque chose de plus