Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/622

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
566
SAINT IRÉNÉE.

temple de Dieu, s’y montrant comme un dieu. » L’apôtre annonce donc hautement à l’avance quelle sera son apostasie ; comment il s’élèvera au-dessus de tout ce qui est appelé dieu, ou de ce qui est adoré comme tel (car ce sont là toutes ces divinités chimériques inventées par les hommes, et qui ne sont pas des dieux), et comment, par toutes sortes de tyrannies, il voudra se faire passer pour dieu.

Nous avons vu, par tout ce qui a été dit précédemment, et par les preuves que nous en avons données, que le temple du vrai Dieu a été établi dans Jérusalem ; l’apôtre lui-même nous le certifie positivement. Nous avons vu de plus, dans le troisième livre, que les apôtres n’ont jamais donné nominativement le nom de dieu qu’au seul et véritable, au père du Christ ; c’est par l’ordre de Dieu même que ce vrai temple a été construit, ainsi que nous l’avons dit ; c’est précisément là que l’antechrist établira le siége de sa puissance, cherchant à faire croire qu’il est lui-même le Christ, comme notre Seigneur nous l’annonce, lorsqu’il dit : « Quand donc vous verrez dans le lieu saint l’abomination de la désolation, prédite par le prophète Daniel, que celui qui lit, entende ; alors, que ceux qui sont dans la Judée s’enfuient sur les montagnes ; que celui qui sera sur le toit ne descende point pour emporter quelque chose de sa maison ; car la tribulation sera grande, telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais. »

Daniel a vu dans sa vision la fin des empires de la terre, c’est-à-dire les dix derniers rois qui possèderont les contrées dont viendra s’emparer le fils de la perdition ; et ces dix royaumes, dans sa vision, sont représentés par les dix cornes de la bête ; il voit un rejeton de corne pousser parmi les dix cornes, et trois de ces dernières qui sont enlevées de sa face : « Et voilà que des yeux, comme des yeux de l’homme, étaient en cette corne, et une bouche qui proférait de grandes choses. Et cette bête était plus grande que les autres. Je regardais : et voici que cette corne faisait la guerre aux saints et préva-