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SAINT IRÉNÉE.

sa splendeur en toi à tout ce qui est sous le ciel ; car voici le nom dont Dieu te nommera pour jamais : La paix de justice, et l’honneur de la piété. Lève-toi, Jérusalem, lève-toi, et regarde vers l’orient, et vois tes fils rassemblés, du soleil levant jusqu’au couchant, à la parole du saint de Dieu, et se réjouissant dans le souvenir du Seigneur. Ils sont allés loin de toi, traînés par leurs ennemis ; mais le Seigneur les ramènera, portés avec honneur comme les fils des rois ; car le Seigneur a résolu d’humilier toutes les montagnes élevées et les rochers éternels, et de combler les vallées en les égalant au reste de la terre, afin qu’Israël marche rapidement pour la gloire de Dieu. Et les forêts et tous les bois de parfums couvriront Israël de leur ombre par l’ordre de Dieu ; car Dieu ramènera Israël avec joie à la splendeur de la gloire, de la miséricorde et de la justice qui sont en lui. »

Or, il est impossible d’admettre que tous les termes de cette prophétie puissent s’appliquer aux choses qui appartiennent purement à l’ordre céleste ; et, en effet, comme dit le prophète : « Dieu montrera sa splendeur en toi à tout ce qui est sous le ciel ; » ils trouveront leur application naturelle aux temps futurs du règne temporel des justes, lorsque la terre aura été renouvelée par le Christ, que Jérusalem aura été réédifiée sur le modèle de la Jérusalem céleste, ce que signifie ce passage du prophète Isaïe : « Je te porte gravée dans mes mains ; mes yeux veillent toujours sur tes murailles. » Et l’apôtre, écrivant aux Galates, a dit dans le même sens : « Au lieu que la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est elle qui est votre mère. » Assurément, en parlant ainsi, il ne songeait pas au chimérique Æon des gnostiques, ni à ces je ne sais quelles puissances célestes, sorties du sein du Plerum et du Prumique ; mais il avait uniquement en vue cette Jérusalem qui est gravée sur les mains de Dieu, cette Jérusalem nouvelle que saint Jean a vue dans l’Apocalypse descendre sur la terre, lorsque les temps du règne des justes seront venus. « Je vis, dit-il, un grand trône blanc, et quelqu’un assis, devant la face duquel le ciel et la terre s’enfuirent, et leur place même ne se trouva plus. » Il