et les autres de la même manière que l’avait fait saint Irénée dans son livre contre les hérésies. Il défend le mariage contre les Basilidiens et la continence contre les Carpocratiens. Il fait voir que les premiers ont étendu le principe de la continence au-delà des bornes ; que proscrire le mariage en haine de la créature est un horrible blasphème contre l’auteur des choses. Quant aux seconds, il fait voir qu’ils ne sont pas moins condamnables que les premiers pour avoir méconnu le principe de la continence au point de regarder le plaisir comme la seule et unique règle de conduite. Enfin, il déclare que le moyen de concilier la chasteté avec le mariage est de rendre pieuse et sainte l’union conjugale. Suit un admirable éloge de la pureté chrétienne. Cette pureté est bien supérieure à la continence des philosophes. Il y a cette différence entre l’une et l’autre, que la première consiste à éteindre le germe des passions et la seconde à les combattre en les laissant subsister. Il est impossible de posséder la continence chrétienne sans la grâce de Dieu. C’est dans ce livre que se trouve la mention faite par saint Clément des quatre évangiles reconnus et admis par l’Église.
Le quatrième livre traite du martyre, et c’est, à notre avis, celui où saint Clément a répandu le plus d’éloquence. N’oublions pas qu’il écrivait sous Sévère et qu’il était nécessaire de soutenir les Chrétiens au milieu des persécutions. Cette circonstance prête un grand intérêt aux instructions de saint Clément d’Alexandrie ; en les lisant, nous découvrons le secret de ce courage qui étonne notre faiblesse. À cette époque, il ne s’agissait pas seulement d’instruire les Chrétiens dans la religion ; il fallait encore les exercer au martyre. Tout-à-l’heure saint Clément parlait des vertus qui distinguent le vrai Chrétien ; maintenant il nous déclare qu’il lui en reste encore une à acquérir pour arriver à la perfection, c’est d’avoir le courage de mourir pour la foi. Pour être parfait, au martyre de la confession il faut joindre le martyre du sang. Le Gnostique doit donc se disposer de longue main au martyre, afin de ne pas être épouvanté un jour par les menaces des tyrans, ni affaibli par l’aspect du supplice. Il faut d’abord, qu’il s’étudie à séparer son âme de son corps autant que possible