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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/18

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xiv
DE LA TRADITION.

enseigné aux fidèles par les apôtres, s’il a été prêché et professé constamment dans les Églises, c’est un fait sensible, public, éclatant, qui ne peut être constaté que par des témoignages. Or, dès qu’il est certain que les apôtres l’ont enseigné, toute autre question est superflue.

Dans les tribunaux de magistrature, on interroge également les témoins sur ce qu’ils ont vu et sur ce qu’ils ont entendu ; leur déposition fait foi sur l’un et sur l’autre de ces deux faits. Les apôtres eux-mêmes nous ont donné l’exemple de cette méthode : « Nous ne pouvons nous dispenser, disent saint Pierre et saint Jean, de publier ce que nous avons vu et entendu. Nous vous annonçons et nous vous attestons ce que nous avons entendu ; ce que nous avons vu, ce que nous avons touché de nos mains, au sujet du Verbe vivant. » Immédiatement après la mort des apôtres, Cérinthe, Ébion, Saturnin, Basilide et d’autres, nièrent la création, la divinité de Jésus-Christ, la réalité de sa chair, de sa mort, de sa résurrection, et le dogme de la résurrection future. Que leur opposèrent saint Barnabé, saint Clément, saint Polycarpe, saint Ignace ? La prédication des apôtres qui avaient été leurs maîtres. Pour préserver les fidèles de l’erreur, ils leur recommandent de se tenir attachés à la tradition des apôtres et à la doctrine qui leur est enseignée par les pasteurs. Nous citerons bientôt leurs paroles. « Donc au second et au troisième siècle, lorsqu’il est survenu d’autres hérétiques, les Pères ont dû leur répondre de même : Votre doctrine n’est pas celle qui nous a été enseignée par les successeurs immédiats des apôtres. Saint Irénée, dans Eusèbe, Hist. eccles., Liv. V, ch. XX. »

Si l’on prétend que cette preuve de fait a perdu sa force par