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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/207

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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

brassements adultères. Vous gravez sur des anneaux l’oiseau lascif qui voltigeait autour de Léda. Vous imprimez l’impudicité avec les sceaux dont vous faites usage ; ils reproduisent les turpitudes de Jupiter. Les tableaux n’ont de prix à vos yeux que par les obscénités qu’ils retracent. Voilà une légère esquisse de votre vie molle et corrompue. Voilà votre théologie toute d’impureté ; voilà la doctrine d’infamie et de débauche que vous enseignent vos dieux, et qu’ils mettent en pratique avec vous. On croit facilement ce qu’on aime, a dit un orateur athénien. Ne parlons point de ces autres images multipliées autour de vous, de ces petits dieux Pans, de ces jeunes filles sans voile, de ces satyres ivres et chancelants, de ces objets dont l’impudeur même rougirait. Ces honteuses peintures se retrouvent partout, et partout vous y attachez sans honte vos impudiques regards ; une sorte de respect religieux les conserve avec un soin extrême suspendues aux murailles. Ne dirait-on pas, qu’au sein de la famille, vous avez consacré les images des dieux comme des trophées d’impureté ? Vous y faites peindre les postures obscènes d’une Philénis avec le même soin que les combats d’Hercule. Renoncez à ces mœurs. Faites mieux : oubliez ce que vous avez vu, ce que vous avez entendu. Vos oreilles se sont prostituées ; vos yeux ont fait le crime : chose inouïe, le regard avant le corps est souillé d’adultère.

Vous faites violence à la nature de l’homme ; vous livrez à l’opprobre ce qu’il a de divin ; vous restez incrédules pour vous abandonner sans frein aux voluptés ; vous croyez aux idoles par amour de leurs dissolutions ; vous résistez à notre Dieu parce que votre corruption s’effraie de l’innocence qu’il exige. Ce qui élève l’âme, vous l’avez en haine ; ce qui la dégrade obtient vos respects. Vous êtes d’oisifs contemplateurs de la vertu et d’intrépides athlètes du vice. Ainsi donc, pour me servir des paroles de la Sibylle, les seuls heureux au jugement de tous, ce sont les hommes qui savent aussitôt détourner leurs regards de ces temples, de ces autels, vains monuments de pierres brutes ; de ces dieux de marbres, ouvrages des hom-