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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/223

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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

la créature au lieu du Créateur. » Par conséquent, puisque ce Dieu est le même qui a créé dès le commencement le ciel et la terre, vous qui, ne connaissant pas Dieu, rendez au ciel les honneurs divins, ne méritez-vous pas le titre d’impies ? Prêtez encore l’oreille aux oracles prophétiques : « Le soleil s’éteindra ; les cieux s’obscurciront ; mais l’Éternel brillera dans toute l’étendue des siècles. Les vertus des cieux seront ébranlées ; les cieux eux-mêmes seront roulés comme une tente que l’on déploie et que l’on replie (ainsi s’exprime la bouche inspirée), et la terre fuira d’épouvante devant la face du Seigneur. »

Il me serait facile de produire ici des passages presque innombrables empruntés aux Écritures dont pas un seul point ne passera sans avoir son accomplissement, puisqu’elles émanent de l’Esprit saint, qui est comme la bouche du Seigneur : « Mon fils, ne négligez pas plus longtemps la correction du Seigneur, et ne vous laissez point abattre lorsqu’il vous reprend. » Ô bonté ineffable de Dieu envers les hommes ! il nous parle non comme un maître à ses disciples, non comme un Seigneur à des esclaves, non comme un Dieu à des hommes, mais comme un père tendre à ses enfants. Eh quoi ! Moïse lui-même avoue qu’il « fut épouvanté et demeura tout tremblant » quand il entendit parler du Verbe ! Et vous qui entendez le Verbe en personne, vous ne tremblez pas ? vous n’êtes aucunement ébranlé ? Ne vous déterminerez-vous pas enfin à l’adorer et à recueillir les enseignements de sa bouche ; qu’est-ce à dire ? ne vous hâterez-vous pas de marcher à la conquête du salut, en redoutant sa colère, en affectionnant sa grâce, en suivant les espérances qu’il place devant vous, afin que vous évitiez le jugement ? Approchez, approchez mes fils ; car « à moins de devenir comme de petits enfants et d’être renouvelés, » ainsi que parle l’Écriture, vous ne pourrez ni retrouver votre père véritable, « ni entrer dans le royaume des cieux. » À quel titre, en effet, l’étranger pourrait-il être admis ? Mais qu’il soit inscrit sur les rôles de la cité, qu’il reçoive le droit de bourgeoisie, qu’il retrouve son père, aussitôt, si je ne me trompe, il demeure