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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/250

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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

pare à de généreux combats. Telles sont nos armes, impénétrables à tous les coups. Protégés par elles, marchons intrépidement contre l’ennemi, éteignant les traits enflammés de l’esprit malin par les flèches que le Verbe a trempées dans l’eau réparatrice, répondant aux bienfaits sacrés par le cantique de la reconnaissance, et honorant le maître de l’univers par son Verbe divin. Il vous a promis son assistance. « Vous achèverez à peine de m’invoquer, dit-il lui-même, que je vous crierai : Me voici ! » ô sainte et bienheureuse puissance par laquelle Dieu habite avec les hommes ! Il faut donc tout à la fois imiter et adorer la meilleure comme la plus noble des natures. Or, on ne peut imiter Dieu qu’en l’honorant par la sainteté ; on ne peut l’honorer qu’en l’imitant. Par conséquent le céleste et divin amour ne s’attache véritablement aux hommes que quand la beauté réelle, excitée par le Verbe divin, a resplendi dans une âme. Mais voilà le point capital. Le salut marche du même pas que la volonté sincère ; la vie éternelle et la libre détermination s’enchaînent, pour ainsi parler, dans des nœuds indissolubles. Point d’autre exhortation à la vérité que celle qui, semblable à l’ami le plus tendre, veille à nos côtés jusqu’à notre dernier soupir, et qui, compagne toujours fidèle, escorte l’âme alors qu’elle remonte pure et entière vers la céleste patrie.

Dans quel but vous exhortè-je, sinon pour que vous obteniez le salut ? Le Christ n’a pas d’autre vœu. Pour tout dire en un mot, il vous accorde la vie. Mais quel est ce Christ ? Je vous l’apprendrai en peu de mots ; il est le Verbe de la vérité, le Verbe de l’incorruptibilité, il régénère l’homme en le ramenant à la vérité, il est l’aiguillon du salut ; c’est lui qui chasse la corruption, c’est lui qui bannit la mort ; c’est lui qui a bâti dans l’homme un sanctuaire vivant pour y ériger Dieu. Purifiez ce temple de tout votre pouvoir ; abandonnez au vent et à la flamme les plaisirs et la mollesse, comme des fleurs périssables. Cultivez prudemment, au contraire, les fruits de la tempérance; consacrez-vous vous-même à Dieu comme les prémices de la moisson, afin que tout soit à lui, le bienfait et la reconnaissance du bienfait. Il convient au disciple du