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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/274

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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

le Seigneur ? Cette fenêtre est la chair dont il s’est revêtu. Lui-même est Isaac ; car Isaac (nous pouvons encore le prendre en ce sens) est le type et la figure du Seigneur, comme enfant et comme fils. Il est en effet le fils d’Abraham, comme le Christ est le fils de Dieu. Victime offerte en holocauste comme le Seigneur ; quoique son sacrifice n’ait pas été accompli, ainsi que celui du Christ, il a porté le bois qui devait le consumer comme Jésus-Christ le bois de sa croix. Son rire mystérieux exprime la joie dont le Seigneur doit nous remplir en nous délivrant de la corruption et de la mort par l’effusion de son sang. Isaac n’est point immolé, afin de laisser au Seigneur la plus noble part du sacrifice. On peut même dire qu’en ne mourant pas, il fait voir la divinité et l’immortalité du Christ. De même qu’Isaac échappe à la mort, de même Jésus-Christ sort du tombeau, victorieux et impassible.

Je citerai encore un autre passage qui appuie et défend, on ne peut mieux, le sujet que je traite. Le Saint-Esprit, prophétisant par la bouche d’Isaïe, donne le nom d’enfant à Jésus-Christ : « Voilà qu’un enfant nous est né ; un fils nous est donné ; il porte sur son épaule le signe de sa domination et est appelé l’ange du grand conseil. » Quel est cet enfant ? C’est celui que nous imitons en nous faisant enfants. L’Esprit saint, par la bouche du même prophète, nous raconte et nous fait admirer la grandeur de cet enfant divin. Il l’appelle l’admirable, le conseiller, Dieu, le fort, le Père éternel, le prince de la paix. Il lui donne ce nom, parce qu’il sait compléter notre éducation, et que la paix qu’il apporte au monde n’aura point de fin. Quelle puissance dans ce Dieu ! quelle perfection dans cet enfant ! Comment les instructions que nous recevons de cet enfant ne seraient-elles pas parfaites, ces instructions, dis-je, qu’il nous donne comme Pédagogue, à nous qui sommes ses enfants ? Il étend sur nous ses mains, ses mains qui ont répandu la foi dans le monde. Saint Jean, le plus grand des prophètes entre les enfants des femmes, rend aussi témoignage de cet enfant : « Voici, dit-il, l’agneau de Dieu. » Et, en effet, l’Écriture qui donne le doux nom d’agneau aux petits enfants,