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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/278

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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

ne sont point une seule et même chose, non plus que le deuil et la jouissance. Il est vrai que l’un conduit à l’autre, et qu’ils n’ont tous deux qu’une visée. Mais je dirai que le désir est la foi qui prend naissance dans le temps, et que la jouissance est la possession de la promesse qui durera dans les siècles des siècles. Le Seigneur nous révèle lui-même la stabilité de l’état du salut : « Quiconque voit le fils et croit en lui a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. »

Nous sommes parfaits autant que nous pouvons l’être en ce monde, que Jésus-Christ appelle ici le dernier jour, et dont la durée est subordonnée à la volonté de son Créateur. La foi est la perfection de la doctrine. « Celui qui croit au fils a la vie éternelle. » Si donc la vie éternelle est le prix de la foi, peut-on dire qu’il y ait quelque chose au-dessus de la possession de ce prix ? La nature de la foi est d’être entière et parfaite. S’il lui manquait quelque chose, elle ne serait point ; elle ne peut être faible et défectueuse. Elle n’attend pas les croyants dans l’autre monde ; c’est dans celui-ci qu’elle leur donne des arrhes à tous et indistinctement ; en sorte que c’est pour avoir cru d’abord dans ce monde ce qui arrivera à la résurrection, que nous serons récompensés ; afin que cette parole s’accomplisse : « Qu’il vous soit fait selon votre foi. » La foi suppose nécessairement une promesse ; la perfection de la promesse est son accomplissement. La lumière donne la science, la science produit le repos, repos éternel dont la possession satisfait et termine nos désirs. Comme l’inexpérience est corrigée par l’expérience, et le doute détruit par la certitude, les ténèbres le sont nécessairement par la lumière. Les ténèbres sont cette ignorance qui nous entraîne dans le péché en fermant nos yeux à la vérité ; la lumière est cette science qui dissipe l’ignorance et nous communique la faculté de voir. Vous le voyez, rejeter le mal c’est déjà connaître le bien. Le bandeau que l’ignorance avait attaché sur nos yeux est arraché par la science ; les liens qui nous retenaient dans le mal sont brisés, d’un côté, par la foi de l’homme ; d’un autre côté, par la grâce de Dieu.

Le baptême, comme un remède souverain, guérit nos pé-