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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/31

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xxvii
DE LA TRADITION.

tradition de l’Église. Il fait voir que l’Église catholique est plus ancienne que toutes les hérésies, qu’elle est une dans sa doctrine et dans sa foi, qu’elle les tire du Testament qui appartient à elle seule ; que comme la doctrine des apôtres a été une, il en est de même de la tradition qu’ils ont laissée. Potter et Beausobre ont tâché de travestir le sens du mot tradition dans ce passage et dans celui de saint Paul ; ils n’y ont pas réussi.

Origène, dans la préface de ses livres, prescrit la même règle. « Comme il y en a plusieurs, dit-il, qui croient suivre la doctrine de Jésus-Christ, et qui sont cependant de divers sentiments ; comme, d’ailleurs, l’Église conserve la prédication qu’elle a reçue des apôtres par succession, et que cette doctrine y subsiste encore aujourd’hui, on ne doit tenir pour vérité que ce qui ne s’écarte en rien de la tradition ecclésiastique et apostolique. » Cette profession de foi est si claire, qu’elle rend toute autre citation inutile.

Saint Denis d’Alexandrie, disciple d’Origène, était dans le même sentiment ; il est cité par saint Athanase et par saint Basile.

Lorsqu’au troisième siècle il y eut contestation touchant la validité du baptême donné par les hérétiques, le pape saint Étienne n’opposa aux évêques d’Afrique que ce seul mot : N’innovons rien, suivons la tradition. Saint Cyprien ne niait point la solidité de ce principe, mais il croyait que la tradition que le pape lui opposait n’était ni certaine, ni ancienne, ni universelle, et qu’elle était opposée à l’Écriture-Sainte ; en quoi il se trompait. Aussi la tradition prévalut-elle à tous les arguments de ce père.

À toutes ces autorités, les protestants répondent que l’on