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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/319

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Sa bonté nous excite à une pénitence sincère qui satisfasse sa justice. Il remet lui-même dans le bon chemin ceux qui se sont égarés. Voici ce que dit le Seigneur : « Arrêtez-vous et voyez, demandez les voies éternelles du Seigneur, choisissez la voie droite, suivez-la, et vous trouverez la sanctification de vos âmes. » Il dit encore, dans ce même désir de nous conduire au salut par la pénitence : « Si tu fais pénitence, le Seigneur purifiera ton cœur et le cœur de tes fils. » J’aurais pu, en cette matière, appuyer mon sentiment de celui des philosophes qui disent que la vertu doit être louée et récompensée, le vice blâmé et puni ; mais comme la plupart d’entre eux n’ont aucune idée du véritable bonheur et de la bienveillance de Dieu envers les hommes, comme plusieurs séparent ce qui est bon de ce qui est juste, j’ai cru devoir dire tout ce que j’ai dit et ne pas m’appuyer de leur témoignage.

Je pourrais ajouter que la louange et le blâme à l’égard des hommes sont parfaitement placés dans la bouche du Pédagogue divin, puisque la folie appartient à l’homme et la sagesse à Dieu, et que la sagesse parfaite est la seule qui mérite de véritables louanges. Mais je ne veux point me servir de ce moyen. J’ajoute seulement que la louange et le blâme me paraissent les remèdes les plus nécessaires à l’homme et les plus propres à le guérir de ses faiblesses. À ceux dont le mal est invétéré, la guérison lente et difficile, il faut adresser sans relâche des reproches, des injures et des menaces, comme on emploie, pour travailler le fer, le feu, le marteau et l’enclume. À ceux au contraire, qui marchent facilement et comme d’eux-mêmes dans les voies de la vérité et de la justice, il suffit d’adresser de tendres louanges. Les louanges font croître la vertu comme l’eau des fleuves les arbres. Le philosophe Pythagore, qui avait bien compris ces vérités, les exprime en ce peu de mots : « Si tu fais le mal, blâme-toi ; réjouis-toi si tu fais le bien. » Le blâme est un avertissement donné à l’âme pour la réveiller. L’étymologie des mots grecs qui expriment l’avertissement et le blâme implique ce sens. Du reste, les préceptes qui portent l’homme au bien et le détournent du