sont Paul de Samosate, Théodore de Mopsueste, évêque d’Antioche, et Nestorius, patriarche de Constantinople. On ne peut contester ni leur capacité, ni leur réputation, ni l’autorité qu’ils s’étaient acquise ; dès qu’ils voulurent dogmatiser, ils furent condamnés sans ménagement. Paul fut accusé par son troupeau ; Nestorius, par son clergé ; Théodore déguisa ses sentiments, sans quoi il aurait eu le même sort. Si tous les trois avaient suivi fidèlement la tradition, ils seraient au rang des Pères de l’Église. Comment ceux-ci, toujours surveillés par les fidèles, par leurs collègues et par les hérétiques, ont-ils pu altérer l’ancienne croyance ? Ils l’ont fait, disent les Protestants, donc ils l’ont pu, n’importe comment. Au quatrième siècle, nous trouvons des dogmes universellement crus, desquels il n’avait pas été question pendant les trois précédents, desquels même on avait enseigné le contraire ; contre ce fait positif et prouvé, il est absurde d’alléguer de prétendues impossibilités. Lorsque nous demandons aux Protestants quels sont ces dogmes, ils en citent quelques-uns au hasard, sans s’accorder jamais sur l’époque de leur naissance. Comme en parlant de chacun de ces dogmes, prétendus nouveaux, nous en avons prouvé l’antiquité, nous nous bornons ici à des réflexions générales.
1° C’est un abus des termes, de nommer fait positif, preuve positive, le prétendu silence des trois premiers siècles ; ce n’est qu’une preuve négative qui ne conclut rien. Il nous reste très-peu de monuments de ces temps-là : nous n’avons pas la dixième partie des ouvrages faits par les auteurs chrétiens pendant toute la durée des persécutions ; on peut s’en convaincre par les catalogues des écrivains ecclésiastiques et de leurs ouvrages. De quel front peut-on soutenir que dans cette