d’exciter leur dégoût. Nous ne devons point mettre la crèche à côté du fumier, comme les ânes et les bœufs, ni cracher, moucher et manger à la fois. S’il arrive, par hasard, que l’on éternue ou que l’on rote, il le faut faire avec le moins de bruit possible, de manière à ne pas appeler l’attention même de ses voisins. C’est accuser la plus mauvaise éducation que d’agir autrement. Si l’on est contraint de roter, il le faut faire en ouvrant doucement la bouche, et non point comme des acteurs qui déclament sur un théâtre ? Il faut retenir son haleine pour étouffer le bruit que l’on fait en éternuant, de sorte que les secousses de l’air étant arrêtées, on éternue sans que les autres s’en apperçoivent ; et l’air, en sortant de la bouche, n’est chargé d’aucun excrément. C’est une marque d’insolence et d’orgueil, de vouloir éternuer avec éclat au lieu d’en diminuer le bruit. Ceux qui nettoient leurs dents ou quelque plaie, sont insupportables à eux-mêmes et aux autres. Ce sont de véritables démangeaisons de brute, que de se frotter les oreilles ou de s’exciter à éternuer. Il faut fuir soigneusement toutes ces turpitudes, et les discours honteux qu’elles font naître. Que la contenance soit grave et modeste, la tête droite et immobile, les mouvements du corps, et les gestes dans le discours, sagement et prudemment réglés. En un mot, le repos, la paix, la tranquillité sont le propre du Chrétien.
CHAPITRE VIII.
De l’usage des parfums et des couronnes.
Il ne faut faire usage ni des parfums, ni des couronnes ; car ils excitent au plaisir et à une indolence voluptueuse, surtout lorsque la nuit est proche. Je n’ignore point qu’une femme repentante versa sur les pieds du Seigneur, au moment où il se mettait à table, un vase rempli de parfums, et que cette offrande lui fût agréable ; je sais aussi que les anciens rois des Hébreux portaient des diadèmes enrichis d’or et de pierres précieuses. Mais cette femme, dont l’offrande fut agréable au Sauveur, ne connaissait point sa doctrine ; car elle était encore pé-