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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/398

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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

poils. Isaïe allait nu et sans souliers ; mais souvent il se couvrait d’un sac, vêtement de l’humilité. Une ceinture de lin était l’unique habit du prophète Jérémie.

Comme un corps, qui est nu, montre aussitôt sa force et sa vigueur, ainsi la beauté des mœurs, libre de tout ridicule ornement, montre plus vivement la grandeur et la magnificence de l’âme. Il est de la dernière arrogance de porter ces robes traînantes qui embarrassent la démarche et attirent après soi toutes les ordures du sol. Il faut les laisser à ces misérables saltimbanques qui étalent, sur un théâtre muet, leur détestable turpitude. Voulez-vous leur envier, avec ces longues et larges robes bariolées de mille couleurs, la honte de leur languissante et molle démarche ? Si vous objectez que le Sauveur a porté une robe longue, je vous répondrai que cette tunique de diverses couleurs représente les fleurs de la sagesse, qui ne se flétrissent jamais ; la différence des Écritures et des maximes du Seigneur, tout éclatantes des lumières de la vérité. C’est encore un habit de même sorte dont le roi prophète revêt le Seigneur dans ce passage : « Vous vous êtes revêtu de gloire et de beauté, vous vous êtes couvert de la lumière comme d’un manteau. » Nos habits, qui doivent toujours être propres et honnêtes, ne doivent point se soumettre au caprice et au extravagances de la mode. Il est contre l’honnêteté de porter des vêtements qui ne viennent que jusqu’aux genoux, semblables à ceux des filles de Sparte ; car les femmes ne doivent laisser découverte aucune partie de leur corps. Peut-être est-ce ici le cas de rappeler et de louer la réponse que fit une femme à un homme qui lui disait, en la flattant : « Vous avez de beaux bras. — Oui, dit-elle, mais ils ne sont pas exposés aux yeux du public ; — des jambes belles et faites au tour ; — mais elles ne sont que pour mon mari ; — une figure charmante ; — j’en conviens, dit-elle encore ; mais cette beauté est tout entière pour l’homme dont je suis l’épouse. »

Je n’approuve pas, cependant, que d’honnêtes femmes se donnent occasion de recevoir de semblables louanges de la part de ceux qui ne les leur donnent que dans l’espoir de les