leur matière même n’en a aucun. C’est donc avec raison que l’Écriture-Sainte en construit symboliquement la demeure des saints. Cette fleur inimitable des pierres précieuses exprime bien la nature de ces substances spirituelles qui ne sont point sujettes à l’action de la mort. Ces femmes, qui ne comprennent point ce qu’il y a de symbolique dans les divines Écritures, défendent dans les termes suivants la folle admiration qu’elles éprouvent pour ces parures : « Si le Seigneur nous les montre, pourquoi craindrions-nous de nous en servir ? Ce plaisir que j’ai sous les yeux, pourquoi m’en priver volontairement ; et pour qui donc ont-elles été faites, si ce n’est pour nous ? » Telles sont les paroles de ceux qui ignorent et méconnaissent la volonté de Dieu. Car, d’abord il donne à tous ce qui est nécessaire à tous, l’air et l’eau ; tandis qu’il cache dans les entrailles de la terre, ou la profondeur des eaux, ce dont ils n’ont aucun besoin : ainsi l’or, ainsi les perles. Vous recherchez vainement ce qui ne peut vous être utile. Voilà que tout le ciel vous est ouvert, et vous ne cherchez point Dieu. Mais cet or que vous enviez, ces pierres dont vous faites vos délices, ce sont, parmi vous mêmes, les criminels qui sont condamnés à les chercher et à les tirer du sein de la terre. Vous luttez contre l’Écriture, qui vous crie à haute voix : « Cherchez donc premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par surcroît. » « Tout m’est accordé et permis, dit l’apôtre, mais tout ne m’est pas expédient. »
Dieu a créé l’homme de telle sorte que nous entrions en communication de services les uns envers les autres ; lui-même a envoyé son Verbe pour le commun salut du genre humain, et tout ce qu’il a fait, il l’a fait pour tous, de peur que les riches ne prennent pour eux seuls ce qui est aux autres comme à eux. Ces mots, « je possède des biens plus qu’il ne m’en faut, pourquoi donc n’en userais-je pas à mon plaisir ? » Ces mots, indignes de l’homme, sont destructifs de toute société. Ceux-ci, au contraire, sont pleins d’un tendre amour : « Je possède ces biens, pourquoi n’en ferais-je pas part aux pauvres ? »