Un autre poëte comique, Antiphane, tourne en ridicule, dans une de ces pièces, leurs habitudes honteuses, dignes des plus viles courtisanes. Il insulte à leur affectation ridicule de parure et de propreté : « Elle vient, dit-il, elle approche, elle passe ; non, elle ne passe point, elle s’arrête, pour s’essuyer ; elle vient enfin ; la voici, regardez-la tout inondée de flots de fard et de savon, peignée, serrée, lavée ; elle s’admire, elle s’ajuste, elle se parfume encore, elle se serre jusqu’à étouffer et mourir. » dignes en effet, de mille morts, ces femmes qui font usage des excréments du crocodile et de l’écume des poissons ; ces femmes dont les sourcils sont noircis par la suie et les joues rougies par le fard ! Ces femmes que les poëtes païens avaient pris en haine à cause de leurs mœurs, comment la vérité ne les repousserait-elle pas de sa présence ?
Le poëte comique Alexis les accuse aussi dans le passage suivant, que je rapporterai tout entier, parce que ce poëte y entre dans une foule d’explications curieuses et détaillées qui prouvent que les femmes de nos jours n’ont point dégénéré de l’impudence de leurs devancières. Ce sont les mêmes infâmes mœurs, si même elles ne sont pas pires ; et certes je rougirais d’épargner ces femmes que les poëtes comiques n’épargnent pas, et qu’ils livrent en spectacle à la risée publique. Elles sont la perte de leurs maris, car elles les aident dans toutes les injustices qu’ils peuvent commettre pour s’enrichir et dépouiller leurs parents, et les détournent de toute action honorable. Il n’est point de moyens de tromper qu’elles n’imaginent et ne mettent en usage. Celles qui sont petites attachent et cousent sous leur chaussure d’épaisses semelles de liége ; celles qui sont grandes ont, au contraire, des semelles extrêmement légères et amincies, et quand elles sortent, elles ont grand soin de tenir leur tête abaissée entre leurs épaules, afin de déguiser ainsi la hauteur de leur taille. Leurs hanches et leurs cuisses sont-elles plates et sans grâces, elles épaississent leurs vêtements par des pièces rapportées sur ces parties de leur corps qui leur semblent défectueuses, afin que ceux qui les viennent visiter s’extasient sur l’élégance de leurs formes et de leur tour-