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légitime, n’est-elle pas plus obscure que le mot lui-même ? Il vaut donc mieux dire, en termes communs et intelligibles, qu’on appelle du nom de soleil l’astre le plus brillant de tous ceux qui parcourent le Ciel. Cette proposition me paraît plus digne de foi, plus claire, et plus généralement reconnue.


CHAPITRE III.


Le second moyen, c’est la démonstration. — Différence entre la démonstration et le syllogisme.


De même tous les hommes s’accorderont à dire que la démonstration, est conforme à la raison quand elle confirme le point douteux et débattu par les principes qui sont avoués et tenus pour certains. Comme la démonstration, la foi et la connaissance, la prénotion est double ; l’une est scientifique et durable, l’autre appartient à l’espérance uniquement. On appelle véritablement démonstration celle qui engendre dans l’âme du disciple la foi scientifique ; les autres ne sont que conjectures et opinions. Il en va de même de l’homme. L’homme véritable est celui qui possède le sens commun, les autres tiennent du sauvage et de la brute. C’est ce qui a fait dire au poëte comique : « Gracieux animal que l’homme, jusqu’à ce qu’il devienne homme véritable. » On peut en dire autant du bœuf, du cheval, du chien, à proportion de la vigueur ou de la faiblesse de l’animal. N’envisageant que la perfection du genre, nous nous arrêtons aux qualités les plus excellentes. Ainsi, par médecin, nous comprenons un homme auquel ne manque aucune des facultés médicales ; par Gnostique, un homme abondamment pourvu de la connaissance scientifique. L’indication diffère du syllogisme, en ce qu’elle ne représente que l’objet signifié et se confond avec lui. Ainsi la grossesse est l’attestation qu’une femme n’est plus vierge. Dans le syllogisme, au contraire, la proposition, quoique unique, se combine d’indications multiples. Ainsi, que Python ait trahi Byzance, la culpabilité ré-