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il quelquefois sentir et se nourrir sans l’impulsion du désir ? Ici point de contestation : la chose parle d’elle-même. Or, vous nous demandiez si le fœtus est déjà un être vivant, ou s’il n’est encore qu’une plante ? Nous avons défini le mot animal, pour ne pas laisser d’ambiguité dans le discours. Puis, quand nous eûmes découvert que, doué de sensation et de mouvement, cet être ne différait en rien de l’animal, nous l’avons distingué des êtres qui lui ressemblent ou qui l’avoisinent, en disant qu’il y a une différence entre l’être qui ne possède encore qu’en puissance les facultés du mouvement et de la sensation, mais qui les possédera un jour, et l’être qui est déjà tout cela en action. Dans l’être lui-même, autre est la faculté déjà agissante, autre la faculté qui peut agir, mais qui se repose ou qui sommeille. Et c’est là précisément le point que l’on demandait. Car, de ce que le fœtus se nourrit, il ne suit pas que ce soit un animal vivant, à moins qu’on ne veuille se ranger parmi ceux qui négligent les essences pour ne s’attacher qu’aux accidents. »

Partout où il y a ce qu’on appelle découverte, arrive aussi la démonstration, c’est-à-dire une succession de raisonnements qui manifestent une chose par d’autres choses. Le disciple doit avouer et connaître les arguments par lesquels on rend sensible le point de la question. Le premier de tous les moyens probants est l’évidence des sens et de l’esprit : la première démonstration se compose de tous ces éléments. Celle qui se forme des éléments de la première conclut à son tour par quelque chose de différent, mais sans être moins digne de foi que la précédente ; elle ne peut cependant être nommée la première, puisque la conclusion ne découle pas des premières propositions. Les différences, qui peuvent surgir dans les points litigieux étaient au nombre de trois. Nous avons montré quelle était la première, je veux dire le cas où l’essence étant connue, on ignore quelqu’une de ses propriétés ou de ses affections. La seconde différence que l’on peut rencontrer dans les discussions, c’est que les propriétés et les affections nous étant connues, nous ignorions l’essence, comme, par exemple : Dans le corps